Yervante & Elbis Beurkdjian
Joseph et Hélène Goldhamer, des Juifs venus de Pologne, s’étaient mariés à Paris au début des années vingt. Joseph avait une petite affaire assez prospère de vêtements pour enfants. L’un de ses clients était un chrétien arménien, Yervante Beurkdjian, qui habitait à Colombes, en banlieue, avec sa famille. Dans le cadre de la législation anti-juive promulguée à partir d’octobre 1940, une loi ordonnant « l’aryanisation » de biens juifs fut passée en juin 1941. L’affaire des Goldhamer fut remise aux mains d’un collaborateur, et ils se retrouvèrent sans ressources. Dans un premier temps, ils quittèrent leur appartement pour se cacher dans une chambre de bonne de ce immeuble du 3ème arrondissement qu’ils habitaient. Ils échappèrent à la grande rafle du 16 juillet 1942, mais leur situation demeurait précaire. C’est alors que Yervante Beurkdjian intervint. Il leur offrit de quitter leur petite chambre pour se réfugier chez lui. Tandis que son fils faisait le guet dans la rue pour les prévenir en cas d’approche de la police, Beurkdjian aida les Goldhamer à déménager. Les fugitifs restèrent huit mois chez les Beurkdjian. Ces derniers, qui n’étaient pas riches, étaient six dans un petit appartement; ils donnèrent pourtant une pièce à leurs protégés, refusant tout paiement pour la chambre ou la nourriture. A l’été 1943, les peines prévues pour ceux qui abritaient des Juifs ayant été encore alourdies, les Goldhamer décidèrent de ne pas mettre davantage en danger la vie de leurs hôtes. Ils quittèrent l’appartement de Colombes et réussirent à survivre jusqu’à la fin de la guerre. Ils n’oublièrent jamais ceux qui les avaient aidés et restèrent amis avec les Beurkdjian après la guerre.
Le 18 juillet 1982, Yad Vashem a décerné à Yervante et Elbis Beurkdjian le titre de Juste des Nations.
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