Soeur Granier était la Supérieure du couvent de St. Vincent de Paul à Cadouin (Dordogne). En 1942, la religieuse rencontra dans un train Pierre Crémieux, un Juif français qui habitait avec sa femme et ses trois enfants, dont des jumeaux qui venaient de naître, à quarante kilomètres du couvent. Ils eurent une longue conversation et Pierre Crémieux fut profondément impressionné par la grandeur d’âme de soeur Granier. En décembre 1943, la chasse aux Juifs sévit dans la ville et la situation de la famille Crémieux était devenue intenable, ils pouvaient être arrêtés d’un jour à l’autre. Dévoré d’inquiétude pour sa famille, Pierre Crémieux se rendit au couvent de Cadouin et demanda l’aide de la religieuse. Cette dernière chercha d’abord à placer les jumeaux, âgés d’un an et demi, dans une famille du village. Mais à Cadouin, personne n’était prêt à prendre le risque d’héberger les Juifs, tant on redoutait les lourdes peines prévues en ce cas. C’est alors que soeur Agnès (Clara Walch), émue par le malheur des Crémieux, réussit à convaincre la Mère supérieure de leur donner asile au couèvent. Derrière ses murs, les Crémieux purent vivre en paix jusqu’à la Libération. Les religieuses s’occupèrent d’eux avec dévouement et l’une des enfants resta en contact avec elles après la guerre.

Le 1er mars 1990, Yad Vashem a décerné à Soeur Granier et à Soeur Agnès (Clara Walch), le titre de Juste parmi les Nations.

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