La famille Koeppel – le père, la mère, Judith qui était encore un bébé et le grand-père – avait fui l’Allemagne en 1939 pour chercher refuge en France. Ils habitaient à Nay, dans les Pyrénées Atlantiques, à une vingtaine de kilomètres au sud de Pau, où ils louaient un petit appartement dans l’immeuble de la famille Enard. En août 1942, ils furent arrêtés et internés au camp de Gurs, à trente kilomètres environ de Nay. Déportés, ils périrent dans les camps. Avant de partir, les Koeppel avaient eu le temps de demander aux Enard de tout faire pour sauver la petite Judith qui avait alors quatre ans. Joseph et Eletta Enard demandèrent avec insistance aux autorités du camp de leur remettre la petite fille, invoquant sa mauvaise santé chronique. Grâce à leurs efforts et à ceux de l’OSE, l’enfant leur fut confiée en septembre. Joseph et Eletta Enard, qui avaient une trentaine d’années, élevèrent Judith avec leurs deux enfants. Elle fut protégée par leur détermination, leur position dans la cité et l’accord tacite de la gendarmerie. En 1946 son oncle paternel, habitant les Etats-Unis, la retrouva et vint la chercher. Des années plus tard, lorsque Judith apprit le français à l’école, elle se rappela « maman » Eletta et Joseph et se mit à correspondre avec eux.
Le 9 septembre 1992, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Joseph Enard et sa femme Eletta, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse – République Eclair 12 mars 2016 17:25:10 | |
1946, Attestation de la brigade de gendarmerie de Nay 12 mars 2016 17:24:16 |