Lucie Chevalley
Née en 1882, Lucie Chevalley oeuvra toute sa vie au sein d’organisations humanitaires. Lorsque la guerre éclata, elle dirigeait l’important SSAE – Service Social d’Aide aux émigrants. Cette organisation, dont le siège était à Paris, opérait de la façon la plus officielle : elle venait en aide aux travailleurs immigrés dans le besoin. L’essentiel de ses revenus provenait de dons de riches bienfaiteurs. Lucie Chevalley-Sabatier utilisa le SSAE comme couverture pour une autre organisation, clandestine celle-là, nommée l’ »Entraide temporaire » qui bénéficiait elle aussi de contributions de personnes privées. A partir de l’été 1942, l’Entraide Temporaire travailla jour et nuit et prit en charge 500 enfants juifs. Tous survécurent, sains et saufs. L’ensemble des opérations nécessaires – transfert de fonds, communication des adresses des refuges et dissimulation de la véritable identité des enfants cachés dans des familles françaises – se faisait dans la clandestinité la plus absolue. Dès 1941, Lucie avait travaillé main dans la main avec la « Rue Amelot », une organisation juive ayant son siège à Paris dans la rue du même nom et qui fournissait assistance financière, faux papiers et lieux d’asile aux persécutés. Ces activités, évidemment en grande majorité illégales, étaient orchestrées par David Rapoport. Elles étaient financées par des fonds recueillis en zone libre. Lucie Chevalley-Sabatier rencontrait régulièrement David Rapoport et jouait le rôle de courrier, ramenant argent et informations de la zone libre. Elle faisait usage de sa qualité de directrice du SSAE pour justifier ses allées et venues. David Rapoport fut arrêté et déporté vers l’est, où il périt.

Le 7 novembre 1993, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Lucie Chevalley-Sabatier le titre de Juste parmi les Nations.

Documents annexes

Discours de Florence Taubmann à la cérémonie du dimanche 19/07/2009Discours de Florence Taubmann à la cérémonie du dimanche 19/07/2009
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