Andrée Rocher vivait à Limoges (Haute-Vienne). Pierre, son mari, l’avait rejointe après son évasion du camp de prisonniers de guerre où il était interné. La jeune femme travaillait comme domestique chez les Galperin, des Juifs de Paris qui avaient fui la capitale à l’arrivée des Allemands; elle s’occupait surtout de leur bébé, né en 1941. En novembre 1942 les Allemands occupèrent Limoges. La situation étaient d’autant plus angoissante que Rolande Galperin était sur le point d’accoucher. Au mépris du danger, les Rocher leur offrirent l’hospitalité avec générosité et courage. Quelques semaines après la naissance de leur petit garçon, les réfugiés retournèrent à leur domicile. Un jour de février 1944, un gendarme se présenta chez les parents de Rolande, les Schwarztenberg, qui habitaient le même immeuble. A ce moment précis, ils se trouvaient chez le dentiste. Rolande, qui avait vu la scène, pria aussitôt Andrée Rocher d’aller avertir ses parents de ne pas rentrer. Andrée se rendit ensuite spontanément à l’école où enseignait M. Galperin pour l’alerter. Pendant ce temps, Rolande quitta son logement avec ses deux jeunes enfants en prétendant avoir des courses à faire. Les gendarmes, après avoir vainement attendu les parents, arrêtèrent les deux enfants des Schwarztenberg – le frère et la soeur de Rolande. Malgré le danger, Andrée trouva un prétexte pour entrer dans l’appartement et y prendre les faux papiers d’identité qui permirent aux membres de la famille qui avaient échappé à l’arrestation, de quitter Limoges et de trouver un abri sûr.
Le 17 octobre 1994, l’institu Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Pierre et Andrée Rocher le titre de Juste parmi les Nations.
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