Après les grandes rafles des Juifs de Paris en juillet 1942, la famille Goldberg s’enfuit de la capitale. Ayant réussi à franchir la ligne de démarcation, ils arrivèrent à Toulouse où ils s’installèrent. Un ami les aida à se procurer de faux papiers et des cartes d’alimentation. Jacob Goldberg, tailleur de son état, se mit à travailler pour des particuliers avec l’aide de sa femme. Un samedi de février 1943, un policier se présenta à l’appartement afin, déclara t-il, de contrôler les papiers. Les Goldberg comprirent que quelqu’un les avait dénoncés. Sans attendre, ils quittèrent l’appartement, n’emportant que quelques affaires. L’un de leurs clients leur conseilla de s’adresser à Juliette Doumeng, une vendeuse à Monoprix dont le mari était prisonnier de guerre en Allemagne. Sans poser de questions, la jeune femme mit sa petite maison de campagne à leur disposition. C’était une bâtisse sans électricité, gaz ni eau courante. Les sept membres de la famille Goldberg y vécurent cachés pendant 18 mois, de février 1943 à la Libération, en août 1944. Ils n’en sortaient pratiquement jamais. Seul le jeune Bernard, âgé de quinze ans, et qui, de petite taille, pouvait passer plus facilement inaperçu, allait et venait et gardait le contact avec Juliette. Cette dernière se chargeait d’acheter leurs provisions et de les leur apporter. Au début, ils la remboursaient; mais quand ils eurent épuisé leurs ressources, elle continua à les aider. Bien que consciente des risques qu’elle courait, Juliette Doumeng aida courageusement les réfugiés jusqu’à la Libération. Les Goldberg restèrent en contact suivi avec elle après la guerre.

Le 14 septembre 1995, Yad Vashem a décerné à Juliette Doumeng le titre de Juste parmi les Nations. 

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