Honoré et Antoinette Tomatis vivaient à Salles-en-Beaujolais (Rhône). En juin 1944 ils recueillirent Ernest Coppermann, garçonnet juif de neuf ans. André Romanet (q.v.), l’instituteur du village, qui faisait partie d’une filière de sauvetage d’enfants patronnée par l’archevêque de Lyon, leur amena l’enfant. Il expliqua que M. Copperman avait été arrêté et déporté; sa femme, affolée, s’était enfuie de Paris avec les enfants et était arrivée à Lyon. Ernest avait de faux papiers au nom de Vermorel mais le cacher était dangereux car une dénonciation était toujours possible. Les Tomatis l’accueillirent chaleureusement et le traitèrent avec affection. Bien après la guerre, Honoré, devenu veuf et âgé de quatre-vingt treize ans, n’avait pas oublié Ernest : « Il était trés réservé au début mais dès qu’il s’est senti en confiance, il nous a dit que depuis des mois il changeait sans cesse de domicile. C’était un enfant très intelligent et brillant à l’école. » Sa femme et lui, dit-il, avaient traité Ernest, qui les appelait « papa » et « maman », comme leur propre enfant. Ernest demeura encore plusieurs mois chez eux après la Libération : en effet ce n’est qu’en mars 1945 que sa mère vint le reprendre pour le ramener à Paris. Son père, l’un des rares survivants des camps de la mort, revint en juin 1945.
Le 27 août 1996, Yad Vashem a décerné à Honoré Tomatis et à sa femme Antoinette, le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
Fin 1939, la famille COPPERMANN (6 personnes) quitte la région parisienne pour Cusset dans l’Allier, puis Marseille et Nice. M. COPPERMANN, engagé volontaire fût démobilisé en 1940 et rejoignit sa famille.
Cependant faisant partie d’un réseau de résistance, il se déplaçait énormément. La famille se dispersa entre Nice et Lyon. Le jeune Ernest Coppermann, 5 ans en compagnie de sa sœur regagne paris fin 43 et retrouve son père et sa tante.
En mars 44, M. Coppermann est arrêté et déporté alors que les deux jeunes par bonheur étaient pensionnaires dans une école à Montlhéry. A la fin de l’année scolaire 1944, Ernest et sa sœur sont envoyés par leur tante à Lyon où résidaient les grands parents mais c’était devenu trop dangereux d’y séjourner pour les juifs et furent donc hébergés séparément dans deux familles à salles en Beaujolais dans le Rhône. Ernest fut caché chez les TOMATIS sous le nom de VERMOREL de juin 1944 à la Libération.
Documents annexes
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