Marcelle Drouin
 

Marcel Drouin
Marcel Drouin était camionneur et Marcelle gérante de l’hôtel Bonaparte, Paris 6ième. Le couple s’était marié en 1942 et leur fille unique était née en septembre 1943, alors que tous deux approchaient déjà la quarantaine. L’hôtel comptait parmi ses locataires de nombreux étudiants et aussi Béate Rubinstein, 28 ans, et son père Bernhard, Juifs de nationalité hongroise. Les Rubinstein avaient vécu à Berlin jusqu’en 1933 quand, après l’incendie du Reichstag, Bernhard, éditeur renommé, fut arrêté comme otage et expulsé. Réfugiée à Paris, la famille bénéficia de la protection des autorités hongroises jusqu’en mars 1943. Dès cette date, elle devint la cible de perquisitions répétées mais, à chaque danger, Ferdinand Dupuy, secrétaire en chef du commissariat central de police de la rue Bonaparte pour lequel Béate avait fait des traductions de l’allemand les prévenaient à l’avance. Mme Rubinstein vivait séparément et fut malheureusement arrêtée dans le courant de l’année alors que Bernhard et sa fille réussirent à trouver divers protecteurs avant chaque perquisition. A chacun de leurs départs de l’hôtel, Marcelle sut trouver des bons prétextes pour expliquer leur absence, avec la complicité de son mari et des locataires. Mais dans la nuit du 27 au 28 janvier 1944, la Gestapo fit une descente à l’hôtel sans en aviser le commissariat. M. Dupuy ne put les prévenir à temps et Bernhard, tombé dans le piège, fut arrêté. Béate qui logeait à l’étage supérieur avait réussi, alertée par les cris, à se faufiler en pyjama dans la chambre d’un voisin qui avait oublié sa clef à l’extérieur de sa porte. La Gestapo obligea Marcelle à ouvrir toutes les chambres pour retrouver sa proie. Mais Marcelle s’obstina à affirmer que Béate avait découché chez son amant. Les policiers perquisitionnèrent l’hôtel de fond en comble, sauf la chambre où Béate était cachée: la clef étant à l’extérieur, ils la prirent pour une chambre inhabitée. Après leur départ, Marcel cacha Béate dans sa camionnette jusqu’à la fin du couvre-feu. Au petit matin, il la convoya en lieu sûr. Il était aussi résistant dans le réseau « Hector ».        

Le 6 février 2002, Yad Vashem a décerné à Marcelle et Marcel Drouin le titre de Juste des Nations.

Le témoignage

Beate RUBINSTEIN est née à Berlin en 1916. Ses parents, Hongrois, son frère Nicolaï et elle-même sont expulsés d’Allemagne.

En 1933, son père, éditeur, est arrêté comme otage la nuit de l’incendie du Reichstag et relâché grâce à l’intervention de l’Ambassade hongroise.

Après un séjour en Suisse, elle arrive avec ses parents à Paris où elle loge dans différents hôtels et logements modestes.

Début 39, ses parents se séparent et son frère vit en Italie. Beate et son père emménagent à l’hôtel Bonaparte à Paris 6ème, tenu par Mademoiselle Marcelle Perthuis, qui épouse Marcel DROUIN en 42.

Jusqu’en mars 43, en tant que hongroise, la famille RUBINSTEIN n’est pas inquiétée.

A cette date, la mère est arrêtée. A partir de là, l’inspecteur Dupuy les prévient chaque fois qu’ils sont menacés d’arrestation.

Durant plus de 4 ans, la propriétaire de l’hôtel, Madame DROUIN, ne cesse de les protéger.

Malheureusement, le frère est arrêté le 27 janvier 44 par la Gestapo. Beate est sauvée par un voisin qui la cache et par Madame DROUIN qui la protège.

Dès le lendemain, M. DROUIN l’emmène en camionnette en lieu sûr.

M. DROUIN faisait en fait partie d’un réseau de résistance. 

 

Irène RUBINSTEIN mère et épouse des personnes sauvées

Marcel Et son Camion

Marcelle Drouin au centre devant hotel bonaparte

Marcelle et Marcel Drouin en 1954

Michèle Dumas et Beate Rubinstein ceremonie Yad Vashem

Documents annexes

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