Jeanne Albouy

C’est après la première guerre mondiale que Wilhelm Wulwek a quitté la Pologne et s’est installé à Vienne, où il a épousé Mélanie Heller, venue elle aussi de Pologne. Leur fils Victor est né en 1934, puis leur fille Claire est née en 1938. Cette durant cette même année que la famille a quitté Vienne pour s’installer à Paris.

En 1940, Wilhelm, ayant la nationalité étrangère, est arrêté. Avec sa libération, la famille quitte Paris pour le sud de la France et arrive à Calvisson (Gard). C’est là que Wilhelm a rencontré par hasard Mme Jeanne Albouy qui habitait Calvisson avec sa fille Lucette; son mari était alors prisonnier de guerre en Allemagne. De bon cœur et voulant leur trouver un refuge sûr, Jeanne a proposé à Wilhelm et à sa famille de s’installer chez des proches, dans un petit village du nom de Sinsans. A l’époque, personne n’habitait cette maison ce qui la rendait plus sûre pour la famille Wulwek. Wilhelm, Mélanie, Claire et Victor se sont donc installés à Sinsans et plus tard, Julius Heller, le frère de Mélanie les a rejoint. Wilhelm travaillait dans les champs et les enfants étaient inscrits à l’école locale.

Compte tenu de l’occupation du sud de la France en 1942, la vie de la famille Wulwek était en danger constant. Pendant les arrestations dans les villages voisins, Wilhelm et Mélanie courraient se réfugier dans les bois et Victor et Claire allaient se cacher chez Jeanne et sa fille, qu’ils considéraient comme des membres de leur famille. C’est ainsi que la famille Wulwek a réussi à survivre durant deux ans, jusqu’à la libération.

Après la guerre les Wulwek sont rentrés à Paris mais le lien d’amitié profond avec les Albouy est resté intact et durant les vacances d’été, les Wulwek retournaient dans le sud pour visiter leurs amis.

En 1960, Claire a fait son Alyah et s’est installée en Israël tout en gardant un bon contact avec Lucette. D’ailleurs pendant la guerre du Golfe, Lucette qui craignait pour son amie lui avait proposé de revenir s’installer chez elle jusqu’à ce que la situation se calme.

Etant enfant durant la guerre, Claire ne connaissait pas les détails des circonstances dans lesquelles elle et sa famille ont survécu à cette terrible époque, mais au fil des années elle a gardé précieusement une photo d’elle, de son frère et et de Lucette, enfants; au dos de cette photo, son père avait écrit : « Der Wir das Leben Verdanken »- « c’est à elle que nous devons notre vie ».

Le 14 février 2012, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à madame Jeanne Albouy.

La sauvée Claire Kohlman avec sa famille au milieu en blanc le fils de Jeanne Albouy

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29 avril 2015 08:52:06