Louis et Joséphine Paulin habitaient à Chapareillan (Isère). Lorsque la guerre éclata, deux de leurs trois enfants vivaient encore à la maison. L’aînée, Denise, en religion soeur Joséphine (q.v. Aguadich-Paulin, Denise), appartenait à l’ordre de Notre-Dame de Sion à Grenoble. Infirmière et assistante sociale, elle mit à profit ses activités professionnelles pour sauver des Juifs, et en cacha plusieurs dans son couvent. A plusieurs reprises, elle en envoya chez ses parents, qui les cachèrent à leur domicile au village. Parmi les réfugiés qui eurent la chance d’être ainsi hébergés à Chapareillan, il faut citer les Wulfowicz. Le couple avait quitté précipitamment la Belgique avec Liliane, sa petite fille, en mai 1940 pour se réfugier dans le sud de la France. Internés au camp de concentration de Rivesaltes, les Wulfowicz réussirent une évasion particulièrement mouvementée. Après de nombreuses vicissitudes, ils rencontrèrent Denise qui les adressa à ses parents. Ils arrivèrent à Chapareillan vers la fin de 1942 et vécurent chez les Paulin jusqu’à la Libération. Pendant toute cette période, les Wulfowicz furent traités comme des membres de la famille. Tandis que le mari travaillait aux champs, la femme prenait part aux travaux du ménage. Joséphine Paulin gardait des enfants de l’âge de Liliane, de sorte que la gamine avait des camarades. Les Paulin ne demandèrent jamais la moindre rétribution pour leur hospitalité et pour la nourriture qu’ils fournissaient. C’est par conviction religieuse qu’ils accueillaient des réfugiés persécutés. Le soir, ils lisaient la Bible et la commentaient avec leurs hôtes juifs. Pendant le séjour des Wulfowicz, d’autres Juifs trouvèrent temporairement refuge chez les Paulin. Hélène Brenner, âgée de 19 ans, se cachait au couvent ; lorsque sa présence fut découverte, Denise Paulin réussit à la faire sortir par la porte de derrière et la conduisit à Chapareillan. Ses parents l’accueillirent sans poser la moindre question. La jeune fille demeura chez eux pendant plusieurs semaines. Les Paulin hébergèrent aussi deux adolescentes juives échappées du camp de concentration de Gurs. Fin juin 1944, Mme Wulfowicz mit son petit garçon au monde chez les Paulin : il aurait été trop risqué d’aller à l’hôpital. A la Libération les Wulfowicz retournèrent en Belgique, mais restèrent liés avec les Paulin pendant de longues années.
Le 19 juillet 1994, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Louis et Joséphine Paulin le titre de Juste parmi les Nations.
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