Madeleine Michelis
Au mois de décembre 1941, le père de Claude Dalsace, une jeune juive d’Amiens (Somme) fut arrêté et interné à Drancy, puis déporté vers les camps de l’est où il périt. L’adolescente trouva refuge chez Madeleine Michelis, professeur dans son lycée d’Amiens. Madeleine venait de Paris, où elle avait enseigné au Lycée Victor Duruy. Elle appartenait au réseau de résistance « Libération-Nord ». Du fait de cette activité, elle ne pouvait héberger longtemps la jeune Claude. Dans un premier temps, elle l’envoya chez des amis, tout en s’efforçant d’aller y passer la nuit pour lui tenir compagnie lorsque des rafles étaient prévues. En été 1942, Claude Dalsace réussit à franchir la ligne de démarcation et à passer en zone sud. Elle continua à correspondre avec Madeleine Michelis. Dans l’une de ses lettres, datée du début de l’année 1944, elle se plaignit de son sentiment d’insécurité. En réponse, Madeleine l’envoya à une amie d’enfance, Betty Orlhac (q.v.), qui avait une ferme à Cazaubon (Gers). Peu de temps après, le 12 février 1944, alors qu’elle rentrait du lycée, Madeleine fut abordée par deux femmes. Après une courte conversation, elle eut le sentiment qu’elles avaient besoin d’aide et leur fit signe de la suivre. Quelques instants plus tard, des agents de la Gestapo l’arrêtèrent. Elle fut jetée dans un train pour Paris, et incarcérée au lycée Montaigne, devenu le quartier-général de la Gestapo. Le lendemain elle fut étranglée et son corps jeté dans la rue. Il semble que les deux femmes aient été des collaboratrices travaillant pour la Gestapo d’Amiens.

Le 24 novembre 1997, Yad Vashem a décerné à Madeleine Michelis le titre de Juste parmi les Nations.

 

Photo de classe

Documents annexes

Une Amiénoise dans la RésistanceUne Amiénoise dans la Résistance
9 septembre 2019 16:07:22