« Il n’y avait pas de trace officielle à Contes de leur bravoure, nous le leur devions »: ce couple de Justes parmi les nations enfin honoré chez lui ce vendredi
La commune va rendre hommage à Ludovina et Joseph Gallo, couple de Contois héroïques qui a reçu le titre de Justes parmi les nations pour ses actions durant la Seconde Guerre mondiale.
Article de Olivier Fazio dans Nice Matin.
Un peuple qui oublie son passé n’a pas d’avenir », c’est l’une des citations les plus célèbres de Winston Churchill. C’est aussi la locution reprise avec conviction par l’ancien conseiller municipal de Contes, Jean-Luc Genoux, qui présidera l’hommage aux époux Gallo demain, à 10h. Une cérémonie qui se tiendra devant l’école de Sclos de Contes, en présence de Daniel Wancier, représentant du Comité français pour Yad Vashem 06.
« Les réhabiliter officiellement à Contes »
Le maire de Contes va ainsi graver dans le marbre le souvenir de Ludovina et Joseph Gallo, couple de Contois héroïques, qui se sont vus décerner le titre de Justes parmi les nations en 2005. « Deux plaques commémoratives seront dévoilées devant l’école du Fontanil à Sclos, l’une en hommage à l’action de Joseph et Ludovina Gallo, l’autre en mémoire des familles juives déportées. Il n’y avait pas de trace officielle à Contes de leur bravoure, nous le leur devions », a annoncé Francis Tujague.
C’est Jean-Luc Genoux qui est à l’origine de cet hommage. Voisin de Ludovina et Joseph Gallo dès son arrivée en 1982 dans la vallée du Paillon, l’idée a germé, il y a quelques mois.
« Ma fille est historienne, on en avait déjà discuté et j’ai été par ailleurs en contact avec Roger, le fils de Ludovina et Joseph encore en vie. Je me suis rendu compte que hormis un grand article dans La Lettre du Paillon il y a 20 ans, rien n’avait été fait pour leur rendre hommage. Il fallait faire quelque chose. J’ai contacté le maire qui m’a donné carte blanche », livre-t-il.
Les époux Gallo ont reçu la décoration du comité Yad Vashem de Jérusalem à Crolles (Isère), lieu de résidence de Ludovina après le décès de son mari Joseph en 2002. « Il fallait les réhabiliter officiellement à Contes surtout que leur discrétion durant la guerre a fait naître des rumeurs nauséabondes, ils avaient mauvaise presse alors qu’ils cachaient une famille juive au péril de leur vie, poursuit Jean-Luc Genoux. Et puis Joseph était un militant communiste sans sa langue dans sa poche, ça lui a créé quelques animosités après. Une mauvaise mayonnaise a pris ».
Lors de la cérémonie de ce vendredi, Les élèves de l’école du Fontanil, du collège Roger-Carlès de Contes et du lycée René-Goscinny de Drap présenteront un travail en commun sur le devoir de mémoire et les époux Gallo.