Le square des Cinq-sens devient le square des Justes parmi les Nations

Accueil/La vie du Comité/Actualités/Actualités des régions/Le square des Cinq-sens devient le square des Justes parmi les Nations

Dossier n°

3848,4734

Article de Cécile Ninot dans l’Est Républicain.

Jeudi 23 mai 2024 au matin, le square des Cinq-sens a été baptisé « square des Justes parmi la nation ». L’événement réunissait notamment l’un des vice-présidents du Comité français pour Yad Vashem, des descendants de juifs sauvés, mais aussi des descendants de ces héros de la Seconde Guerre mondiale.

« Il est fréquent d’entendre parler de la Shoah, mais il est plus rare d’en parler avec ceux qui l’ont vécue de près », souligne Damien Meslot. Moment de solennité ce jeudi matin. Le square des cinq sens, aux abords de l’école Henri-Metzger, est désormais celui des Justes parmi les Nations. Le titre, plus haute distinction honorifique délivrée par Israël à des civils, « honore ceux qui ont aidé les juifs menacés en risquant leur vie », précise François Guguenheim, l’un des vice-présidents du Comité français pour Yad Vashem. « Ces personnes n’ont écouté que leur cœur. Le peuple juif n’oubliera jamais ».

Il y a un peu plus d’un an, à l’occasion de l’ inauguration de la rue du docteur Paulette Guguenheim , celui qui n’est autre que le fils de cette dernière propose au maire Belfortain de rendre hommage aux Justes du Territoire de Belfort. La proposition est validée en conseil municipal et donne lieu à l’adhésion de la Ville au réseau; « villes et villages des Justes de France ». Ce 23 mai, la cérémonie réunit plusieurs personnalités de la communauté juive de Belfort. Mais aussi David Braun, fils d’Anne-Marie Lévy : en 1943, la jeune Anne-Marie, alors âgée de 5 ans et Lucette, sa sœur plus jeune d’un an, sont sauvées par Émile et Henriette Delavenna , un couple de Châtenois-les-Forges. « C’est très émouvant », souligne le Genevois. Par les temps qui courent, c’est très courageux de la part de la Ville de reconnaître ceux qui ne sont pas restés indifférents et ont pris des risques. » Également présent dans l’assemblée, Jacques Vesin, fils d’ Olga Saint-Bancat-Baumgartner.

À la même époque, cette Belfortaine, Bernoise de naissance, préserve de la barbarie nazie six enfants juifs.
« Quand les Allemands ont ordonné à ma mère de les emmener à la préfecture, elle a dit non », se souvient son fils, qui confie avoir vécu à ses côtés jusqu’à son dernier souffle.
« Elle n’a pas eu peur. »