Article du journal L’Alsace du 20 janvier 2024
Huguette Schwab, 92ans,a reçu un diplôme de reconnaissance de l’1nstitut international Yad Vashem pour la mémoire de la Shoah, pour avoir recueilli plus de 1600 fiches de témoignage,contribt1ant à restaurer les identités d‘autant de victimes juives de l’Holocauste durant laSeconde Guerre mondiale.
Le dimanche 12 janvier, au nom de l’Institut international Yad Vashem pour la mémoire de la Shoah, François Guggenheim, vice-président du comité français, a remis un diplôme de reconnaissance à Huguette Schwab, 92 ans,lors d’une petite cérémonie organisée à la maison de retraite Beth Esda-Contades de Strasbourg, où elle réside, en présence de 1ne1nbres de sa famille et de représentants du CRIF. Cette distinction honore le dévouement de l’intéressée, qui a contribué bénévoleme11t à la mission de l’institut chargé de restaurer les identités personnelles des six millions de Juifs assassinés par les nazis et leurs complices pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pendant près de trente ans, des années 1980 aux années 2000, Huguette Schwab a fait parvenir à Yad Vashem quelque 1 604 feuilles de témoignage préalablement remplies par des parents ou proches de victimes de la Sl1oah.
« C’est un oncle, qui a survécu à la déportation, qui m’a incité à agir.J’ai réussi à convaincre pas mal de récalcitrants. Remplir ces feuilles c’était comme donner une sépulture symbolique à ces victimes », expose la nonagénaire, 11euf fois grand-mère et quinze fois arrière-grand mère, qui co1npte plusieurs dizaines de proches morts dans les camps.
2,7millions de feuilles de témoignages à Jérusalem
Ces feuilles sont conservées dans la salle des Noms de Yad Vashem, sur le mo11t du Souvenir à Jérusalem. Inaugurée en 1977, celle-ci l1éberge à ce jour plus de 2,7 millions de documents originaux de ce type. La totalité des noms et documents figurent également dans une base de données consultable sur le site de l’institut.
Née en 1933, Huguette Michel habitait à Bouzonville (Moselle) avec sa sœt1r cadette Micheline, sa mère et son père, marchand de bestiaux, quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté. La famille, qui s’est réfugiée en Haute-Savoie, département situé en France libre jusqu’à son occupation par l’armée italienne en novembre 1942, a échappé à la déportation.
En1957, après avoir obtenu un CAP de sténodactylo, elle s’est installée à Diemeringen (Bas Rhin) où elle a tenu un commerce de confection et de meubles avec son époux. Dans les aimées1970, après son divorce, elle a déménagé avec ses trois enfants à Strasbourg, où elle a exercé plusieurs années comme secrétaire au comité français du Fonds national juif.