Le mercredi 5 février, le Grand Salon de la Préfecture du Rhône a vibré d’émotion lors d’un hommage poignant rendu à Léon Péray, Juste parmi les Nations, inspecteur de police, reconnu à titre posthume. C’était la première fois que ce lieu emblématique de l’État accueillait une cérémonie en son honneur, et l’instant n’a pas manqué de marquer les esprits.
Organisé par le Comité Français pour Yad Vashem, l’événement a été magnifiquement accueilli par Madame la Préfète, en présence de nombreuses personnalités. Parmi elles, Christophe Guilloteau, président du Conseil départemental, Mme Déchamp, représentante du Conseil régional, Mme Tomic, adjointe au maire de Lyon chargée de la mémoire, le directeur interdépartemental de la police, ainsi que Richard Zelmati, président du CRIF Auvergne-Rhône-Alpes, et Jean-Claude Nerson, président de l’Amicale des Déportés d’Auschwitz-Birkenau. Ce fut un moment de rassemblement, solennel et empreint de respect.
Léon Péray, pendant l’Occupation, a risqué sa vie pour en sauver d’autres. En tant qu’inspecteur de police, il a permis à Moszek Mierczynski et à sa fille Rywka d’échapper aux rafles de Lyon, un acte de résistance rare et lumineux dans une époque de Collaboration qui n’a épargné son épouse Sjdela et leur fille cadette Hélène arrêtées et déportées,par le convoi n°72 du 29 avril 1944, périssant à Auschwitz-Birkenau.
Dans un discours bouleversant, Madame Fabienne Buccio, Préfète de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a rappelé que, dans cette période d’ombre, certains policiers, comme Léon Péray, ont montré un courage exceptionnel en défiant l’injustice. En hommage à son héroïsme, la médaille de la Préfecture du Rhône lui a été décernée à titre posthume, en plus de la Médaille et du Diplôme de Juste parmi les Nations.
Les descendants de Léon Péray, venus de Bayeux, de Savoie et de Paris, ont pris une part émotive à la cérémonie. Ses petits-enfants et arrière-petits-enfants ont rendu hommage à leur aïeul avec des poèmes tels que Le Badge et Les Justes. Les mots de ces jeunes, chargés d’émotion, ont profondément touché l’assemblée nombreuse.
La cérémonie a été ponctuée par des moments musicaux forts, comme l’interprétation a cappella du Chant des Partisans par Édith Sultana, suivie des hymnes nationaux israélien La Hatikva et français La Marseillaise.
Au-delà de l’émotion partagée, ce moment a été un véritable acte de transmission et de mémoire. Des lycéens de l’académie de Lyon étaient présents, soulignant l’importance de cette mémoire vivante. En les voyant attentifs, on comprenait à quel point il est essentiel de transmettre cette histoire, de leur offrir une leçon d’engagement et de citoyenneté, et de leur rappeler comment la République, dans sa diversité, sait s’unir pour défendre l’honneur et la justice.