A Saint-Julia, deux visages de la France sous la Shoah

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Dossier n°

A Saint-Julia, deux visages de la France sous la Shoah

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Discours de Paul Schaffer, Président du Comité Français pour Yad Vashem, devant le Monument aux morts de Saint-Julia (Ph. Association TOULOUSE-MEJD / DR).

A Saint-Julia,
des gendarmes français arrêtèrent
les Berger avant Auschwitz mais
le Maire et son épouse,
Jean et Adèle Olivier,
sont reconnus Justes parmi les Nations

Ce 25 avril 2010, la Journée de la Déportation a pris un éclat tout particulier à Saint-Julia, dans la Haute-Garonne.
En plaque commémorative a été ajoutée au Monument aux morts pour garder la mémoire de la famille Berger arrêtée, parce que juive, le 26 août 1942 alors que la localité était en zone dite « libre »…
A cette face noire de l’histoire de France, a répondu une autre cérémonie, celle marquant la reconnaissance de deux nouveaux Justes parmi les Nations, Jean et Adèle Olivier.

Rachel Roizès :

– « Le 25 avril 2010, jour du 65ème anniversaire de la libération des camps, une plaque a été dévoilée à Saint-Julia (Haute-Garonne) à la mémoire d’une famille réfugiée de Belgique et assignée à résidence dans cette ville.
Les six membres de la famille ont été assassinés à Auschwitz :
le père David Berger,
sa mère Rachel,
sa femme Régina
et leurs trois enfants :
Suzy, 3 ans,
Eliane, 7 ans
et Sylvain 13 ans.

La cérémonie, organisée par le maire de Saint-Julia, M. Martinazzo avec le Conseil municipal et toute l’équipe de l’association Toulouse-MEJD – Mémoire des Enfants Juifs Déportés – s’est déroulée dans un climat d’intense émotion et de ferveur partagées par une foule nombreuse parmi laquelle on notait la présence des personnalités civiles, militaires et religieuses. La ville de Revel était également présente, ainsi que son sénateur-maire, M Chatillon qui rappelait dans son discours la missive de M Berger envoyée au maire de Revel qui avait tenté d’empêcher son arrestation dans laquelle il écrivait :
– « … nous partons vers une destination inconnue ».
Ensuite, M. Paul Schaffer, président du Comité français pour Yad Vashem, qui avait fait le voyage exprès pour cet évènement, racontait avec une tristesse contenue comment, ayant eu le dramatique privilège d’être le compagnon de déportation de David Berger, il lui avait fait la promesse de s’occuper de ses enfants s’il réchappait de l’enfer. Promesse impossible à tenir puisque les trois enfants avaient été gazés le jour même de leur arrivée à Auschwitz.
Présidente de l’association Toulouse-MEJD, j’ai ensuite décrit au nom de toute l’équipe, le travail de recherches nécessaire pour la continuité de ces projets de plaques, seules garantes de la transmission de la mémoire des victimes de l’antisémitisme meurtrier. Parlant d’un massacre sans précédent pour les six millions de juifs exterminés, j’ai rappelé l’indispensable travail pédagogique auprès des jeunes et que la haine, l’antisémitisme, l’ignorance et l’indifférence pouvaient encore mener au crime absolu.
Madame Michèle Courtin, qui représentait le Rectorat et l’Inspection académique a souligné dans son discours le rôle primordial que l’éducation nationale joue dans la transmission et l’enseignement de la Shoah, et son engagement de développer l’esprit de vigilance chez les jeunes.
Les musiciens de Caraman ont interprété la Marseillaise et le Chant des Partisans, suivis par les dépôts de gerbes des Anciens Combattants, de l’association Toulouse-MEJD, de la LICRA en présence de son président régional M. Gérard Folus et des enfants de l’école qui ont déposé des petits bouquets.
La petite Valentine, âgée de 8 ans, a ensuite lu un poème de son grand-père, ancien déporté. La plaque commémorative a été fixée sur le Monument aux morts de la ville, et rappellera ainsi à tous les visiteurs le martyre des victimes innocentes de l’antisémitisme. »
(Présidente de l’association Toulouse-MEJD) (1).

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Cette plaque rappelle que les Berger ont été arrêtés « sur ordre du régime de Vichy et exterminés à Auschwitz par les nazis » (Ph. Association TOULOUSE-MEJD / DR).

La famille Berger, d’Anvers à Saint-Julia avant Auschwitz :

– « La famille Berger vivait en Belgique. Le père travaillait comme bijoutier, En Septembre 1939 débute la Seconde Guerre mondiale.
Le 10 Mai 1940, l’Allemagne envahit la Belgique et la Hollande. Des centaines de milliers de personnes fuient devant les chars et les bombes et, parmi eux la famille Berger. A partir du 20 Mai plus de 1200 réfugiés belges arrivent à Revel et dans les autres communes du canton. La France est envahie et Pétain signe l’armistice le 22 Juin 1940. Le 10 Juillet, la quasi totalité des parlementaires rassemblés à Vichy lui confie les pleins pouvoirs pour instaurer « l’État français ».

Tandis que de nombreux réfugiés belges repartent chez eux dès septembre 1940, les familles juives restent dans le canton de Revel C’est le cas de la famille Berger (la grand mère, les parents et leurs 3 enfants: Suzy 1 an, Éliane 5 ans et Sylvain 11 ans), qui reste à Saint Julia, entourée de la sympathie de la population.
Mais, après un premier statut des Juifs (une initiative de Vichy ne répondant à aucune demande des occupants), datée du 3 Octobre, la loi du 4 Octobre autorise les préfets à interner « les ressortissants étrangers de race juive ». Un recensement des juifs étrangers du canton de Revel est d’ailleurs effectué dès Septembre. Une circulaire du préfet engage un véritable processus d’épuration ethnique en supprimant les allocations aux réfugiés étrangers ou apatrides.
Ainsi, en octobre et novembre 1940, de nombreux étrangers juifs sont internés dans un des multiples camps de la région ( Noé, Récebédou, Septfonds, etc) ou assignés à résidence , comme la famille Berger à Saint Julia.

La politique raciale de Vichy se poursuit : un second statut des juifs du 3 juin 1941 aggrave encore leur situation. Un commissariat général aux questions juives est crée. La loi de juillet 1941 établit le recensement obligatoire des juifs en zone sud, qu’ils soient français ou étrangers. Une « aryanisation » des biens juifs est organisée pour faire main basse sur leurs entreprises ou commerces.

Pendant l’été 1942, les persécutions s’accélèrent. René Bousquet, secrétaire général de la police, prépare avec Karl Oberg, chef de la police et de la S.S. en France, une vaste opération visant à faire arrêter par la police française
25.000 juifs étrangers ou apatrides de Paris et de la banlieue. C’est la fameuse rafle du Vel d’hiv du 16 juillet 1942 qui aboutit à l’arrestation de 13.000 juifs qui seront déportés à Auschwitz, environ la moitié des prévisions. Beaucoup d’hommes informés ont pu se cacher, ignorant la décision de Vichy du10 juillet 1942 de déporter des familles entières
« Dans une intention d’humanité, le chef du gouvernement a obtenu – contrairement aux premières propositions allemandes – que les enfants y compris ceux de moins de 16 ans soient autorisés à accompagner leurs parents ».
Cette responsabilité de Vichy a été reconnue et dénoncée par le Président Chirac le 16 juillet 1995.

C’est ainsi que le 26 août 1942, la famille Berger est arrêtée à Saint Julia avec d’autres familles juives du canton de Revel. Toutes ces arrestations ont lieu en zone dite « libre ». Après un bref séjour à Noé puis à Drancy, ces familles sont déportées le 4 septembre1942, par le convoi N°28 composé de près de 1.000 personnes vers Auschwitz.
Avant l’arrivée de ce convoi, environ 200 hommes (dont David Berger et Paul Schaffer) sont sélectionnés pour les camps de travaux forcés. Le reste du convoi est immédiatement gazé.
La petite Suzy Berger venait tout juste d’avoir 3 ans. C’était la plus jeune enfant de ce convoi N°28. »
(Document remis à la foule lors de la cérémonie.
Rédaction et illustration : Association TOULOUSE-MEJD).

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Photo prise fin août 1942 au camp de Noé. De g. à dr. : Eliane, Sylvain et Suzy Berger (Doc. Association TOULOUSE-MEJD / DR).

Paul Schaffer :

– « Vous me pardonnerez de ne pas énumérer toutes les personnalités qui nous ont fait l’honneur d’être présentes aujourd’hui. J’adresse mes salutations à Monsieur le Maire, à la municipalité, et à la population de Saint Julia.
Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer trois évènements exceptionnels.
C’est probablement un fait unique que trois évènements soient commémorés simultanément au même endroit.
Il s’agit de la déportation, du dévoilement de la plaque au nom de la famille Berger et tout à l’heure, honorer un Juste parmi les Nations. Cette cérémonie sera conduite par notre ami le Docteur Albert Seifer délégué régional du comité français pour Yad Vashem.
Pour ma part, vous permettrez que je relate un peu l’Histoire, quitte à faire un peu double emploi avec ce qui a été dit tout à l’heure, mais cela est nécessaire, afin que vous puissiez suivre l’évolution de l’histoire de notre arrestation et que vous puissiez comprendre comment nous sommes arrivés à cette fameuse date du 26 août 1942 et ces conséquences.
Au mois de septembre 1941, les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau étaient prêtes à fonctionner. Chambres à gaz prévues pour assassiner brutalement, d’une façon barbare, la population juive des 21 pays qui vivaient sous la botte nazi. Une façon industrielle, d’une façon systématique d’une façon déterminée, les nazis envisageaient d’anéantir et de ne laisser aucune trace de cette population.
Ainsi au mois de janvier 1942, ils décident lors de la réunion de WANNSEE, (près de BERLIN) d’appliquer « la solution finale », en termes clairs : L’anéantissement de la population juive et sa mise en œuvre, entre autres, à la faveur des chambres à gaz construites à Birkenau.
Au mois de juillet 1942, les Allemands exigent que la France leurs livre 22 000 Juifs, afin de les déporter. Suit la rafle du « Vel d’hiv » à Paris. C’est-à-dire la rafle par des policiers de
13 500 femmes, enfants, vieillards, malades, dont certains seront parqués au Vélodrome d’hiver dans des conditions indescriptibles. En passant par Pithiviers, Beaune la Rolande, et Drancy ils sont déportés en direction d’Auschwitz. Ces arrestations n’ayant pas atteint le chiffre exigé, Laval et Bousquet proposent aux Allemands l’arrestation des 10 000 Juifs étrangers se trouvant en zone libre, des Juifs qui sont venus ici pour trouver refuge et protection. De ces 10 000 Juifs arrêtés au mois d’août et livrés aux Allemands, seuls 270 ont survécu.
Le 26 août au matin, mes parents et ma sœur ainsi que d’autres familles juives vivant à Revel, et dans les communes environnantes, ont été arrêtées et transférées à Noé.
Au moment de l’arrestation, j’ai réussi à m’échapper. Malheureusement, deux heures plus tard, je fus rattrapé et on m’a signifié que ma famille ont fait l’objet d’une arrestation et se trouve, comble du hasard, ici à Saint Julia. Pour m’être agréable, ils ont stoppé le car de la gendarmerie, afin que je puisse les rejoindre. C’est ainsi j’arrive à St Julia, j’entre dans le car où je retrouve les miens, bien sûr au désespoir de me voir arriver et de ne pas avoir réussi à m’échapper. Les personnes dans ce car sont silencieuses, tristes, ne comprenant pas ce qui leur arrive. Parmi ce groupe se trouve la famille Berger. Je suis frappé par la présence de la petite Suzie Berger, elle a 3 ans, une poupée vivante. Elle était parmi nous, une criminelle, elle était juive !
Transportés à Noé où nous restons peu de jours, pour être emmenés ensuite à Drancy. Quelques jours de drame indescriptible, de malheur et nous sommes transportés de là, dans des wagons à bestiaux, où 70 à 80 hommes, femmes, enfants, vieillards malades sont entassées, couchant sur la paille. Ces wagons étaient fermés et plombés, nous commençons un voyage qui nous semble durer une éternité, 3 jours, 3 nuits en direction de l’Allemagne. A quelques kilomètres de notre destination, les portes s’ouvrent avec fracas, les SS accompagnés de chiens, hurlent : « les hommes valides de 18 à 40 ans, sautez des wagons, » ! Je me suis arraché aux bras de ma mère qui me retenait, n’ayant pas encore atteint 18 ans. mais je ne voulais pas rester avec les enfants et les malades. 250 hommes dont M.Berger ayant sauté, ont ainsi échappé à la mort imminente. Il est évident qu’en laissant nos parents, M.Berger, sa famille, nous ignorons bien sûr, qu’à 20 km de là, à Birkenau, quel destin attendait les personnes restées dans ce train abominable. Les 250 hommes ont été amenés dans un camp de travaux forcés. Au bout de quelques mois, je ne saurai pas dire combien exactement, David Berger, un homme qui était fort et grand lors de son arrestation, vient vers moi, épuisé, méconnaissable et me dit : « Paul, toi qui es jeune, tu as peut-être une chance de survivre, promets moi de t’occuper de mes enfants. « Je lui ai fait cette promesse ». Cette promesse, je ne l’ai jamais oubliée. À telle enseigne qu’en écrivant mon livre de mémoires, ma biographie (2), il y a 10 ans ou presque, j’ai mentionné ce fait et rapporté l’histoire de David Berger et la promesse que je lui ai faite et que je n’ai bien entendu pu respecter (3). Et bien aujourd’hui, grâce à Mme Rozes du MEJD vous avez réalisé ce que je ne pouvais faire. Vous avez redonné vie à ces enfants et à cette famille. Leurs noms ne sont pas effacés, comme les Allemands le voulaient! Je tiens à vous remercier pour ce que vous venez de faire, c’est un grand moment pour moi.
Le nom dans notre religion a une grande importance, il nous est donné par nos parents après nous avoir donné la vie et traduit en même temps la mémoire. Il passe de génération en génération et constitue le lien avec le passé. Ce que vous avez réalisé mérite mes félicitations, vous m’avez soulagé Madame, vous avez accompli d’une façon admirable et réalisé en partie un engagement que je ne pouvais tenir, vous venez de le faire à ma place. J’espère que vous comprenez que je sois particulièrement ému, en relatant ce souvenir.
Je ne voudrais pas terminer sans vous dire, que pas seulement la déportation et le dévoilement de la plaque à la mémoire de la famille Berger m’émeuvent, mais tout à l’heure, il y aura un autre événement. Celui d’honorer un homme en le nommant : « Juste parmi les Nations » Le consul de l’état d’Israël, accompagné par notre ami le docteur Alfred Seifer va procéder à la cérémonie de remise de la médaille et du diplôme qui accompagnent cette distinction.
Je voudrais en qualité de président du comité français de Yad Vashem m’associer à cette cérémonie et féliciter l’ayant droit,
Je voudrais aussi dire aux héritiers du titre de Juste, que votre père qui a reçu ce titre honorifique est la décoration civile la plus élevée de l’Etat d’Israël. Par son mérite exceptionnel, par son humanité, sa solidarité, ses qualités personnelles, il a redonné confiance en l’humanité, non seulement à nous, survivants de l’indescriptible, mais à tous les hommes.
En même temps il a contribué à restaurer l’honneur de la France. J’en suis très heureux.
Monsieur Olivier, vous pouvez porter avec dignité, avec honneur, ce titre, car le nom de votre père sera à tout jamais associé au martyr de 6 millions de Juifs, morts assassinés durant cette guerre et que son nom restera à tout jamais gravé dans les murs de Yad Vashem. Merci ! « 

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Les Justes Jean et Adèle Olivier (Mont. JEA – Ph. BCFYV / DR).

A Saint-Julia, les drames du passé n’ont donc pas été occultés, y compris les responsabilités de Vichy et de ceux qui obéirent aux ordres les plus déshonorants.
Mais la Commune en ces années de guerre et de Shoah, eut à sa tête un Maire, Jean Olivier qui est désormais reconnu comme Juste parmi les Nations, de même que son épouse, Adèle.

La Dépêche :

– « Particulièrement ému de mettre à l’honneur le maire de la commune de son enfance, qu’il a remplacé depuis aux commandes de Saint-Julia, Raymond Martinazzo faisait une brève allocution pour décrire l’homme juste et droit qu’il avait connu. Mais c’est le sénateur-maire de Revel, Alain Chatillon qui se chargeait de faire le portrait de Jean-Olivier.
« Un homme qui porte bien ce nom, symbole de paix », confiait Mme Kamelgarn dont la famille a été sauvée par l’ancien maire de Saint-Julia.

Jean-Olivier a fait ses études au collège de Revel. Mobilisé en 1914, à 19 ans, il reviendra gravement blessé à deux reprises. Décoré de plusieurs distinctions de 14-18, il joue un rôle très actif dans la Résistance lors de la deuxième guerre mondiale.
Ami de Roger-Montpezat, fondateur et chef du Corps Franc de la Montagne Noire, il se voit confier un poste émetteur qu’il cache dans le moteur d’un camion de la coopérative agricole de Villefranche dont il était le président. Ce poste était utilisé par le major Rochardson pour communiquer avec Londres. Proche du député socialiste Vincent-Auriol, il en partageait les convictions républicaines (Vincent-Auriol, qui devint président en 1946 et refusa avec 80 autres parlementaires de voter les pleins pouvoirs à Pétain).

En 1944, devant l’acharnement de la Gestapo à pourchasser les juifs, Jean et Adèle Olivier proposent à la famille Kamelgarn, rencontrés en diverses occasions, de quitter, avec leurs trois enfants, Toulouse, pour venir à Saint-Julia où ils mettront à leur disposition une maison dans laquelle ils pourront se cacher jusqu’à la fin de la guerre.
Ayant eu la vie sauve, c’est la famille Kamelgarn qui a entrepris les démarches pour la médaille des « Justes parmi les Nations », remise à titre posthume, ce dimanche, à son fils Roger-Olivier. »
(27 avril 2010).

NOTES :

(1) Nos remerciements à l’Association TOULOUSE-MEJD et plus particulièrement à sa Présidente, Rachel Roizès pour les photos et textes confiés à ce blog.
Association TOULOUSE-MEJD, 2 place Riquet à 31000 Toulouse.
Tél. : 05.61.80.65.88.
Email : alrach@orange.fr

(2) Paul Schaffer, Le soleil voilé, Auschwitz 1942-1945, Préface de Simone Veil, Société des Ecrivains, 2002,

(3) Paul Schaffer, op. cit., p. 83.