Cérémonie à Chelles (2)

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Dossier n°

Cérémonie à Chelles (2)

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De g. à dr. : Régine Sigal, Déléguée du Comité Français pour Yad Vashem,
Jean Paul Planchou, Maire de Chelles,
Laurent Mestre, Attaché à l’Ambassade d’Israël en France,
Frédéric du Laurence, ancien Ambassadeur.
(Ph. V. Chelles/BCFYV/DR).

 

Dans cette rubrique « reportages » a été annoncée la cérémonie marquant la reconnaissance à titre posthume d’Henri-Joseph et de Marie Degrémont comme Justes. Ceux-ci ont en effet protégé de la Shoah Joseph et Liba Goldsztajn ainsi que leur fils Henri.

La Mairie ainsi que les deux déléguées du Comité Français pour Yad Vashem, Nicole Caminade et Régine Sigal avaient veillé à ce que cet événement laisse dans les mémoires des traces lumineuses. Tout y concoura. La qualité des intervenants comme de l’attention soutenue aussi bien qu’émue du public. L’apport de musiciennes du Conservatoire. Le cadre fleuri…

 

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Henri Goldsztajn et son père, Joseph en 1944 (Ph. Arch. fam. / Mont. BCFYV / DR).

 

Présentation des Justes par les Déléguées du Comité Français :


– « Nous sommes réunis ici ce soir pour honorer le courage de ce couple, qui n’hésita pas à se mettre en péril pour accueillir, cacher et sauver plusieurs familles juives pourchassées par les nazis, dont Joseph-Aron GOLDSZTAJN, son épouse Liba et leur fils Henri.

Venant de Pologne, Joseph-Aron est arrivé à Paris en 1936. Joseph est boucher de profession. Il trouve aisément du travail et sa femme et son fils Henri le rejoignent en 1938. La famille vit rue Julien Lacroix, dans le 20e arrondissement, dans un immeuble contigu à la boucherie dont elle est propriétaire. La petite Hélène naît en janvier 1940.

Engagé dès septembre1939 dans un régiment de Volontaires Etrangers, le père est démobilisé en juillet l940 à Caussade, puis envoyé dans un camp de travail à Marseille. Grâce à un certificat de travail fourni par des amis, il rejoint sa famille et parvient à se cacher dans Paris lors de la grande rafle de juillet 1942. Cette nuit-là, sa femme sauve sa vie et celle de ses enfants en prenant le risque de ne pas répondre aux coups donnés sur la porte par les Allemands.

Pour les protéger, les parents placent alors leurs enfants à Villepinte. Un peu plus tard ils passent en zone libre avec leur fils, laissant Hélène chez sa nourrice.
En novembre 1942, la zone libre est envahie. Ils remontent alors sur Paris où ils apprennent que plusieurs familles juives sont cachées aux Coudreaux, quartier de Chelles.

C’est ainsi que, fin 1943, ils arrivent chez les DEGREMONT qui hébergent déjà des juifs mais qui n’hésitent pas à les accueillir. Ils vont pouvoir vivre en sécurité jusqu’à la Libération, alors que plusieurs autres familles dénoncées sont arrêtées puis déportées. Leurs noms figurent sur la stèle érigée en face de la Mairie, avec ceux des Martyrs de la Cascade du Bois de Boulogne et des otages fusillés.

Les rapports des DEGREMONT et des GOLDSZTAJN sont si chaleureux que les parents décident de leur confier leur fille Hélène, à la fin des hostilités, durant une année. »

 

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Ayant-droit des Justes, leur neveu, Jacques Langlois, reçoit leur Diplôme des mains de Laurent Mestre, Attaché à l’Ambassade d’Israël en France (Ph. V. Chelles / BCFYV / DR).

 

 

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De g. à dr. : Régine Sigal, CF pour Yad Vashem; Hélène Gutowski, enfant cachée; Jean Paul Planchou, Maire de Chelles (Ph. V. Chelles / BCFYV / DR).

 

Hélène Gutowski-Goldsztajn avait tenu à effectuer le voyage depuis l’Argentine pour marquer sa reconnaissance aux époux Degrémont, eux qui empêchèrent la Shoah d’emporter ses parents et son frère.
Le témoignage de cette autre enfant cachée a été recoupé avec le dossier Yad Vashem des nouveaux Justes et proposé sur une page de ces reportages.