Louis Forestier, Juste parmi les Nations

Accueil/Articles et documents/Louis Forestier, Juste parmi les Nations

Dossier n°

Louis Forestier, Juste parmi les Nations

Alain Forestier, papier en main. Derrière lui, la famille de Louis et Charlotte Berger et Alice Radzyner, sauvées par Louis Forestier (en médaillon). Et les représentants de Yad Vashem et d'Israël
Instituteur républicain, trésorier de la FOL, Louis Forestier, a sauvé deux enfants juives, pendant l’Occupation. Hier, il a reçu à titre posthume la médaille de Juste parmi les Nations.

Alice avait 5 ans. L’âge de l’insouciance pour cette enfant juive. Hier, à l’hôtel de ville, Alice Radzyner, est revenue en arrière. Le château de Lavercantière, le tas de fumier et la planque organisée, pendant deux ans, par l’instituteur républicain, Louis Forestier. Charlotte Berger et Alice Radzyner ont été cachées, pendant la guerre, à Lavercantière. Sorties des griffes nazies par Louis Forestier, honoré hier de la Médaille des Justes (lire encadré). Le souvenir de ce grand homme, travailleur, intègre, maillon solide de la fédération des Œuvres laïques (FOl) un brin bourru mais tellement respecté hante encore les tours de Lavercantière et d’ailleurs. Décédé à 67 ans, Louis Forestier fait partie du patrimoine républicain local. Hier, son fils Alain, entouré par toute sa famille, a rappelé son souvenir. Comme beaucoup de « vrais » résistants, Louis Forestier était un homme de peu de mots : « Il ne parlait pas du passé. On n’avait droit qu’à quelques anecdotes », se souvient son fils, Alain, très ému. Alice : « J’avais l’impression que j’avais été puni par mes parents en venant là, disait hier la rescapée. Je ne me souviens pas de grand-chose, juste que M. Forestier venait me parler de mes parents. J’étais avec un petit garçon ». Loin du tumulte des atrocités commises dans les camps de la mort, Lavercantière reste le symbole de l’humanité. Hier, à l’hôtel de ville, Jean-Marc Vayssouze, le maire de Cahors, ville où vécut Louis Forestier, a salué « l’homme simple, modeste, qui a très vite choisi son camp : celui de l’homme et de l’humanité ». Geneviève Lagarde, sa première adjointe, a évoqué « le courage qu’il fallait pour braver la France majoritairement vichyste, celle de la collaboration, de la lâcheté collective et de la dénonciation ». Pour l’élue, « Louis Forestier était un homme, courageux et ordinaire. À Cahors, on le respectait ». Et si Charlotte Berger, l’autre petite fille sauvée par Louis Forestier, souhaite que ce passé serve « pour être vigilant pour l’avenir », la phrase qui résonne, même aux républicains, est celle du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l’Univers tout entier ».

source: http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/16/1307771-cahors-louis-forestier-juste-parmi-les-nations.html du 21/03/2012