Les Justes
Esilda (Lassarrade) Arnouil
Année de nomination : 2005Date de naissance : 14/07/1871
Date de décès : //
Profession : Charcutière
Département : Lot
Région : Occitanie
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Esilda Arnouil résidait à Cahors (Lot) avec son fils, sa belle-fille Antoinette et leurs deux filles, Paulette, et Madeleine, 8 ans en 1944. En 1933, Antoinette y avait ouvert un premier magasin de fourrure. Puis elle en racheta un second à l’enseigne « Marie Antoinette ». Pour ces deux magasins, elle employait à leur domicile et clandestinement pendant l’Occupation plusieurs fourreurs juifs réfugiés de Paris. Cette réussite commerciale lui valut d’ailleurs une lettre de dénonciation envoyée par une concurrente au Commissariat Général aux Questions Juives de Toulouse. Par chance, elle resta sans suite. Suzanne Fendler avait été embauchée comme l’une des employées juives de son atelier de fourrure. Avec ses parents, joaillers de Paris, et son frère Frédéric, elle s’était repliée à Cahors, au moment de l’exode. En 1944, la famille Fendler fut particulièrement inquiète pour le sort de Frédéric qui avait 17 ans. Suzanne fit part de ses inquiétudes à sa patronne qui proposa de cacher Frédéric chez sa belle-mère, Esilda Arnouil. Frédéric fut ainsi caché pendant plus de six mois dans le grenier d’Esilda. Suzanne lui apportait tous les jours sa nourriture. Mais une fois, Madeleine joua au ballon sous ce grenier et découvrit la silhouette de Frédéric en train de l’observer. Affolée, elle se mit à crier et à ameuter tout le quartier. Sa grand-mère réussit à la calmer en lui disant qu’elle avait sûrement rêvé. Mais la cache de Frédéric était brûlée et il dut s’enfuir la nuit même. Il partit rejoindre le maquis et fut même reconnaissant à Madeleine de cette découverte car les perquisitions en ville devenaient de plus en plus fréquentes. Il a survécu et conservé une grande reconnaissance pour Esilda.
Le 28 avril 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah décerné, à Esilda Arnouil, le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
Les Fendler sont joailliers à Paris. Ils quittent la capitale, devenue trop dangereuse, avec leurs deux enfants (Fred, né en 1924, et Suzanne) pour se réfugier à Cahors. Ils habitent un appartement. Suzanne travaille dans l’atelier de couture de Mme Arnouil » Marie Antoinette » rue Foch (cette dernière sera d’ailleurs dénoncée comme » juive » par une concurrente.
Mme Fendler, qui craint pour la vie de Fred, décide de le cacher. Mme Arnouil propose spontanément le grenier de l’habitation de sa mère. Il y restera 6 mois. C’est sa soeur qui le ravitaille quotidiennement pour éviter tout soupçon.
La fille de Mme Arnouil, Madeleine (née en 36), en jouant au ballon chez sa grand-mère, aperçoit le visage de Fred au grenier. Craignant que la fillette ne parle inconsidérément, Fred quitta la cachette et rejoint le maquis, sauvant ainsi sa vie car la Gestapo y fit une descente peu après.
Documents annexes
Article de presse – Le petit Journal du 24/12/2008 | |
Article de presse -La Dépêche du Midi du 23/12/2008 | |
Invitation cérémonie |