Dossier n°10006 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Armandine (Bouttier) Chassaing

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 02/03/1894
Date de décès : 03/01/1977
Profession : Commerçant

Ferdinand Simon Chassaing

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 22/01/1893
Date de décès : 29/06/1974
Profession : Commerçante
    Localisation Ville : Montsurs (53150)
    Département : Mayenne
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Armandine et Ferdinand Chassaing tenaient un commerce à Montsûrs (Mayenne). Ferdinand, ancien combattant de 1914-1918, avait été décoré de la Croix de Guerre avec plusieurs étoiles et de la Médaille Militaire pour sa bravoure sur le champ de bataille. Il renouvela son engagement patriotique sous l’Occupation allemande. En 1941, la police française vint arrêter M. Bomblatt, Juif de nationalité étrangère, résidant dans la région parisienne. Il réussit à échapper à l’arrestation et partit se réfugier à Montsûrs où il se lia aux Chassaing. A cette même époque, la maison du couple fut réquisitionnée par la Kommandutur locale et des soldats allemands logeaient chez eux. La commune abritait aussi un camp de repos pour les troupes allemandes qui revenaient du Front de l’Est et comprenait un camp d’internement pour Tziganes. La présence constante des Allemands dans le village et les dangers courus par ceux qui aidaient les Juifs n’ont pas empêché les Chassaing de venir en aide à trois familles juives, dont les Bomblatt. Armandine se proposa pour faire le voyage de Montsûrs à Paris et y ramener les 2 plus jeunes enfants Bomblatt pour la période des vacances, leur père étant dans l’impossibilité de se déplacer. Elle arriva à leur domicile parisien le 16 juillet 1942, au matin funeste de la grande rafle du Vel’d’Hiv’ qui battait son plein. Elle eut juste le temps d’arracher les deux enfants aux griffes de la police alors que leurs deux grandes sœurs étaient arrêtées et déportées dans l’Est où elles furent mises à mort. Leur mère réussit à s’échapper et vint rejoindre ses proches à Montsûrs. Les Chassaing leur trouvèrent où loger dans une petite maison de la commune et les prirent sous leur protection. Ils subvinrent à tous leurs besoins à titre gracieux et assurèrent autour d’eux une ceinture de sécurité, donnant ainsi l’exemple aux autres habitants. Deux familles juives supplémentaires, les Klebanoff et les Golberg, vinrent par la suite rejoindre les Bomblatt. Elles aussi bénéficièrent de la protection et de la générosité des Chassaing qui étaient motivés par la haine de l’occupant et l’attachement aux valeurs républicaines.

    Le 31 décembre 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Armandine et Ferdinand Chassaing, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    La famille BOMBLAT était composée de 6 personnes : le père, la mère, 3 filles (Sarah, Rosette et Suzanne) et un fils (Henri). Le père dirigeait une fabrique de chemises à Paris. A ce titre, il avait un client, Ferdinand CHASSAING, qui tenait une boutique de nouveautés à Montsurs (Mayenne).

    Lorsque la situation est devenue très dangereuse pour les Juifs de Paris, M. CHASSAING proposa à la famille BOMBLAT de les accueillir chez eux, Monsieur et Madame BOMBLAT partirent alors pour Montsurs. C’est Madame Amandine CHASSAING qui vint chercher Henri et Suzanne, restés à Paris, le matin du 16 juillet 42. (Les 2 soeurs aînées, malheureusement restées à Paris, ont été déportées et ne sont pas revenues).

    Le couple CHASSAING a pourvu à tous les besoins de la famille BOMBLAT.

    De plus, un couple ami des BOMBLAT est venu les rejoindre à Montsurs, avec leurs enfants et c’est donc 8 personnes que les CHASSAING ont nourries et sauvées.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie Chassaing




    Mis à jour il y a 1 semaine.