Dossier n°10035 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2003

Catherine Authier Fourc

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 26/11/1895
Date de décès : 11/11/1978
Profession : Sans

François Authier

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 28/02/1898
Date de décès : 30/11/1991
Profession : Garde forestier
    Localisation Ville : Prades (66500)
    Département : Pyrénées-Orientales
    Région : Occitanie

    L'histoire

    François Authier était Brigadier des Eaux et Forêts et gérait une pépinière. Il vivait à Prades (Pyrénées Orientales) avec Catherine, sa femme, et leurs deux fils, Jean et Marcel. Le couple avait soutenu le Front Populaire et professait un antimilitarisme radical en réaction aux souffrances subies pendant la Guerre de 1914-1918. Catherine était restée veuve d’un premier mari, tombé au front en août 1914, deux semaines après son mariage. François quant à lui avait  combattu à Verdun, au Chemin des Dames et à la Montagne de Reims. Leur fils aîné, Jean, né en 1924, requis pour le STO en 1944, tenta d’y échapper en s’engageant dans un chantier forestier et ensuite prit le maquis. En juillet 1942, à l’heure du repas, ils entendirent des coups à la porte palière de leur appartement. Deux fugitifs, hirsutes et apeurés, leur demandèrent asile. C’étaient Jacques et Simon Borenstein, leurs voisins de l’étage supérieur qu’ils avaient croisés à l’occasion. Le matin même, des policiers étaient venus les arrêter car ils étaient Juifs étrangers. Les deux frères avaient sauté par la fenêtre et disparu dans le parc attenant, attendant la dissipation du danger. L’un d’eux, blessé dans sa chute, boitait. Les rejeter à la rue signifiait les condamner et François décida de leur offrir le gîte, le temps de trouver une solution de rechange. Les Authier les hébergèrent pourtant pendant deux ans. Catherine dut faire des prouesses pour les nourrir car ils n’avaient pas de titres d’alimentation. Ils accrurent le rendement de leur jardin et se mirent à élever des lapins et un cochon. François se procura du ravitaillement chez les fermiers qu’il visitait. Jacques et Simon étaient réfugiés à Prades avec leur famille, soit 5 personnes dont: Hélène, la femme de Jacques. Ceux-ci furent bientôt à leur tour menacés d’arrestation. Les Authier trouvèrent une cache pour Hélène à Vinca chez le chef de gare et ensuite dans une ferme isolée avec tous les autres. Vivant cloîtré avec interdiction de sortir dans la journée, Jacques décida de passer en Espagne. François Authier le confia à un passeur et l’opération réussit. Encouragés, les autres membres de la famille tentèrent de le suivre. Ils se mirent en route le 6 juin 1944 mais furent arrêtés et déportés à Auschwitz. Menacés du même sort si quelqu’un dévoilait leur identité, les Authier se dispersèrent. Seule Hélène survécut à la déportation. Elle retrouva Jacques qui s’était engagé dans les FFL. Ils ont témoigné que le couple Authier leur a sauvé la vie et maintenu avec eux des liens durables. 

    Le 3 novembre 2003, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Catherine et François Authier le titre de Juste parmi les Nations.   

     

    Le témoignage

    Jacques BORENSZTAJN est né le 21 octobre 1910 en Pologne à Pulawy .Il émigre à Paris au début des années 30 avec ses frères Bernard (né en 1905),Simon (né en 1913) et sa soeur liwka( née en 1900).Fin 1940 ,les Borensztajn, partent dans les Pyrénées orientales à Prades .
    Simon et Jacques sous-louent une chambre au 63, rue de la justice . Bernard ,sa femme Hava et son fils Jean ,louent un appartement également à Prades .Jacques se marie le 3 juin 1942 à la mairie de Prades avec Leni Grynberg qui l’a rejoint après être revenue du camp de Gurs.
    Monsieur et madame AUTHIER, ont caché dans l’immeuble où ils habitaient Jacques et Simon Borensztajn et ont procuré des cachettes autres membres de la famille .Madame Leni Borensztajn à la gare de Vinca et dans une ferme .Leur aide a débuté en 1942 ; madame Authier se débrouillant pour l’alimentation. Monsieur Authier aida Jacques à passer en Espagne au printemps 1944.
    Après la guerre ,les relations ont été entretenues par les deux familles.


    Documents annexes

    Article de presse - L'Indépendant du 7/7/2004Article de presse – L'Indépendant du 7/7/2004
    23 mars 2017 18:28:12
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    23 mars 2017 18:27:18

    Articles annexes

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