Les Justes
Henri Bastian
Année de nomination : 2003Date de naissance : 17/05/1891
Date de décès : //
Profession : Industriel
Département : Rhône
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
L'histoire
Henri Bastian, ingénieur, résidait avec sa femme à Villefranche-sur-Saône (Rhône). Le couple n’avait pas d’enfants. Après l’obtention de son diplôme d’ingénieur, il servit 7 ans sous les drapeaux dont quatre ans durant la Guerre de 1914-1918. Outre sa réussite professionnelle dans la gestion de filatures de coton, Henri Bastian menait une activité associative très intense. En 1928, il avait déjà créé une caisse d’allocations familiales dont s’inspirèrent après-guerre les fondateurs de la Sécurité sociale. En 1940, il fut nommé délégué régional du Secours National et chargé de l’aide aux réfugiés. Sensible aux persécutions à l’égard des Juifs, il s’associa aux opérations de sauvetage du Père Chaillet* et de l’Abbé Glasberg*. Il mit à leur disposition une auberge qui servit d’étape vers un havre sûr pour des Juifs en danger. Il fut activement impliqué dans le sauvetage des enfants du camp de Vénissieux. En 1943, Henri Bastian parvint à réaliser un autre de ses projets: la création d’une crèche pour enfants d’ouvriers requis au STO en Allemagne. Il rechercha une directrice pour la crèche et confia la tâche au Dr. Sylvie Karlin, une pédiatre juive répudiée de l’ordre des médecins par les lois raciales de Vichy, que le médecin-chef de la préfecture lui avait recommande. Bastian la munit de faux papiers d’identité. Le Dr. Karlin fut aussi chargée des consultations de nourrissons dans la région ainsi que des soins médicaux aux enfants placés en nourrice dont des petits juifs que Bastian avait cachés. A maintes occasions, elle soigna des bébés et des enfants circoncis et dut rassurer des nourrices méfiantes comme celle qui lui dit un jour: « Je crois bien que Monsieur Bastian m’a envoyé un petit juif ». «Mais non, Madame, lui répondit-elle, ce petit n’est pas plus juif que vous et moi!» Il aida aussi Sylvie à se loger et à secourir sa famille et des connaissances. Elle garda une reconnaissance sans bornes pour son sauveur «qui a passé sa vie au service des autres».
Le 25 août 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Henri Bastian le titre de Juste parmi les Nations.