Dossier n°10089 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2003

Jean Pommès

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 17/09/1912
Date de décès : 11/04/1997
Profession : Postier

Marie-Jeanne (Balechat Galiane) Pommès

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 16/03/1910
Date de décès : 15/12/2006
Profession : Femme au foyer
    Localisation Ville : Assat (64510)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    Jean Pommès
    Jean Pommès était cultivateur et facteur à Assat (Pyrénées-Atlantiques). Le couple et ses deux enfants de 3 et 4 ans habitait une ferme située près de la mairie alors que deux tantes de Jean, Julie et Eugénie, célibataires approchant la soixantaine, occupaient un autre corps de la ferme familiale, situé près de l’église. En 1942, les Pommès accueillirent chez eux le couple Kluger et ses deux enfants Gisèle et Jean-Claude. Les Kluger et la famille de leur sœur, les Gluckman, tous Juifs étrangers, avaient fui Paris en 1940 et s’étaient réfugiés à Pau, à proximité de la frontière espagnole dans l’espoir d’un passage clandestin. Menacés par les rafles en août 1942, les Kluger quittèrent Pau à la recherche d’un refuge sûr en dehors de la grande ville. Ainsi firent-ils la rencontre des Pommès qui les ont hébergés chaleureusement pendant deux ans, jusqu’à la Libération. Durant cette période Jean, laïc profondément attaché aux valeurs républicaines, avait milité activement dans la Résistance. En septembre 1943, Berthe Gluckman était sur le point d’accoucher. Une rumeur assurait que les Allemands n’arrêtaient pas les femmes enceintes. Mais, soucieux pour la sécurité de leur fille Mireille, 8 ans, les Gluckman s’adressèrent aux Pommès pour qu’ils l’hébergent en plus des Kluger. Ils acceptèrent volontiers. Comme la place manquait dans leur propre ferme, les fugitifs étaient hébergés chez les deux tantes, Julie et Eugénie, qui les reçurent « avec une infinie gentillesse». Gisèle et Jean-Claude Kluger dormaient tête-bêche dans un même lit et Mireille entre son oncle et sa tante. Ils ont tous apprécié les dons de cuisinière de Marie-Jeanne qui continuait à les convier gracieusement à sa table. Les enfants étaient scolarisés et allaient à la messe chaque dimanche. Jean écoutait régulièrement «Radio-Londres». Il suivait la retraite des troupes allemandes sur une grande carte dissimulée derrière un rideau. Mireille dut rejoindre ses parents pour bercer le nouveau-né qui n’arrêtait pas de pleurer et risquait d’alerter les voisins. Elle se souvient des Pommès avec une grande affection et leur garde toute sa gratitude.       

    Le 25 août 2003, Yad Vashem a décerné à Marie-Jeanne et Jean Pommès le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    Mireille GLUCKMAN et ses parents se réfugient à Pau en septembre 1940.  Le père est interné à Gurs, puis relâché.  Devant le danger, Mireille est d’abord confiée à des amis , puis placée dans un orphelinat, en septembre 1943  : elle a alors 8 ans, son père la confie à la famille POMMES  à Assat ( Pyrénées Atlantiques) . Elle y retrouve son oncle, sa tante, sa cousine Gisèle et son cousin Jean-Claude KLUGER qui sont hébergés par cette famille depuis 1942.

    En mars 1944, les parents de Mireille Gluckman qui étaient cachés à Jurançon viennent la chercher.

    Jean Pommes (1912-1997) postier et résistant (médaille de la Résistance en 1952) et son épouse Marie-Jeanne (née en 1910, actuellement âgée de 92 ans) ont pris en charge ces personnes à titre bénévole :

    •  Mireille Gluckman de septembre 1943 à mars 1944, date à laquelle elle est reprise par ses parents cachés à Jurançon.       
    • Gisèle Kluger et sa famille de 1942 à 1944.

     

    Jean & Marie-Jeanne Pommès

    Documents annexes

    Article de presseArticle de presse
    9 avril 2014 16:36:28

    Articles annexes