Dossier n°10091A - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2003

Jeannine (Neveux) Dauvilliers

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 30/04/1916
Date de décès : //
Profession : Sans profession

Maurice Dauvilliers

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 04/07/1914
Date de décès : //
Profession : Chauffeur
    Localisation Ville : Paris (75004)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Marie-Louise et Georges Couanet ainsi que Jeanine et Maurice Dauvilliers, chauffeur, résidaient à Paris. Georges Couanet était le médecin traitant de la famille Trevgoda, d’origine juive, et entretenait des relations d’amitié avec ses patients. Les Couanet étaient aussi clients du salon de coiffure de Juda Trevgoda. Catholiques pratiquants et grands patriotes, l’opposition des Couanet à l’égard des Allemands se manifesta au long de trois générations (1870, 1914, 1940). En juillet 1942, Juda et son fils aîné furent arrêtés et déportés dans l’Est où ils furent mis à mort. Les deux plus jeunes enfants Trevgoda, Michel, 8 ans, et sa sœur Jenny, 1 an 1/2 , furent confiés à une famille d’accueil à la campagne, par l’intermédiaire de l’OSE. A deux reprises leur mère Simone échappa à l’arrestation. Elle vint alors chercher asile chez les Couanet qui lui offrirent gracieusement le gîte dans leur chambre de bonne pendant un an. Elle y resta cachée jusqu’au départ du Dr. Couanet requis en Allemagne en mars 1944. Juste avant son départ, les enfants avaient contracté la gâle et le Dr. Couanet les avait fait hospitaliser à l’hôpital Saint Louis. Une fois guéris, Michel fut accueilli par une nourrice d’État à Versailles et Jenny par une tante à Paris. En janvier 1944, la police vint arrêter la tante et ses filles. L’une d’elles simula un malaise qui incita les policiers à leur accorder un sursis. Jenny ne figurant pas sur leur liste, elle l’enveloppa dans une couverture et alla frapper chez ses voisins de palier, le couple Dauvilliers, auxquels elle demanda de prendre soin de l’enfant. Sur-le-champ, ils recueillirent  chez eux pendant quelques jours. Comme ils travaillaient tous les deux, ils la confièrent à la mère de Maurice résidant à Aubervilliers qui la prit en charge jusqu’en mars 1944. Simone Trevgoda trouva alors un abri avec ses deux enfants auprès d’une famille à 40 km de Paris, où ils restèrent jusqu’à la Libération.              

    Le 25 août 2003, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Louise et Georges Couanet ainsi qu’à Jeanine et Maurice Dauvilliers le titre de Juste parmi les Nations. 

    Le témoignage

    Joseph et Fela Milstein, échappés de la rafle des juifs de Lille à la veille de Kippour 1942, arrivent en zone libre en novembre 1942 avec leurs 2 enfants, Hélène et Lucien, âgés respectivement de 16 et 9 ans.

    Ils trouvent refuge à La Tour de Salvagny près de Lyon, mais ne s’y sentent pas en sécurité et Joseph se met en quête d’un lieu plus sûr.

    Il rencontre dans un tramway Marie Louise Coquet, pensant quelle est juive , il lui demande si elle connaît un logement où il pourrait se cacher. Marie Louise Coquet le détrompe : elle est catholique, mais cette mère de 3 enfants, épouse d’un employé de bureau, est prête à aider cette famille dans l’embarras.

    Non seulement elle leur obtiendra de faux papiers, placera Hélène et Lucien dans des internats de confiance, mais trouvera aussi un logement, rue du Doyenné à Lyon, pour leurs parents chez un couple de sa connaissance M et Madame Derbier.

    En 1943, quand Fela Milstein doit accoucher, c’est toujours Marie Louise Coquet qui la fait admettre dans une maternité catholique où elle mettra au monde, sous un faux nom, sa fille Carole.

    Et jusqu’à la Libération, elle sera présente auprès de la famille Milstein se préoccupant de leur approvisionnement et prenant très souvent des risques pour les prévenir de l’éventualité d’une rafle.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie DauvilliersInvitation cérémonie Dauvilliers
    9 octobre 2014 11:50:19

    Articles annexes

    Aucun autre article