Dossier n°10096 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Louis Fleuroux

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 02/04/1900
Date de décès : 30/07/1986
Profession : Employé de commerce

Marguerite (Portier) Fleuroux

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 04/06/1897
Date de décès : 27/01/2000
Profession : Employée de commerce, mère de 2 enfants
    Localisation Ville : Château-Gontier (53200)
    Département : Mayenne
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Marguerite et Louis Fleuroux et leurs trois enfants ainsi qu’Azéline Portier, mère de Marguerite, résidaient à Château-Gontier (Mayenne). Le couple était devenu gérant du magasin de Maurice Ben Signor, Juif et grossiste de Paris, après avoir été son employé pendant de longues années. En avril 1944, le beau-frère de Maurice fut arrêté et déporté à Auschwitz où il fut mis à mort. Maurice hébergea alors chez lui à Paris sa sœur et son neveu, Jacques, 13 ans, durant plusieurs jours. Cette cache étant trop dangereuse, il s’adressa aux Fleuroux pour qu’ils les hébergent à Château-Gontier. Ils acceptèrent et offrirent aux fugitifs le gîte et le couvert à titre gracieux jusqu’en mai 1945. Présentés comme membres de leur famille, ils logeaient chez Azéline et passaient la journée chez les Fleuroux. Peu de temps après, Maurice Ben Signor, sa femme et ses deux filles furent arrêtés et déportés à leur tour. Ils furent assassinés dans l’Est à l’exception d’une des filles qui survécut à la déportation. Un fils avait échappé à l’arrestation. Les Fleuroux continuèrent à héberger leurs protégés malgré la disparition de leur tuteur. Des lettres de Drancy écrites par Maurice prouvent que les Fleuroux lui envoyèrent des colis de ravitaillement et reflètent les liens solides qui les unissaient. Cette correspondance signale aussi que les Fleuroux avaient auparavant déjà envoyé des colis à un autre Juif interné à Drancy, Joseph Groen, réfugié de Hollande à Château-Gontier avec sa famille. Les Fleuroux leur avaient proposé une cache sûre mais les Groen avaient refusé l’offre. Ainsi ne purent-ils échapper à leur arrestation. A la Libération, les survivants de la famille Ben Signor récupérèrent leurs biens et cultivèrent leur amitié avec les Fleuroux-Portier. Leurs protégés ont porté témoignage de leur probité et de leur intégrité, jointes à une profonde foi de catholiques pratiquants.

    Le 25 août 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marguerite et Louis Fleuroux ainsi qu’à Azéline-Louise Portier, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse Article de presse