Dossier n°10096a - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Azéline Louise (Rivet) Portier

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 30/12/1886
Date de décès : 07/03/1951
Profession : Retraitée, anciennement domestique
    Localisation Ville : Château-Gontier (53200)
    Département : Mayenne
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Louis et Marguerite Fleuroux, leurs trois enfants et la mère de Marguerite, Azéline Portier, vivaient à Château-Gontier (Mayenne). Le couple était devenu gérant d’une boutique appartenant à Maurice Ben Signor, un grossiste juif de Paris, après avoir été ses employés pendant de nombreuses années. En avril 1944, le beau-frère de Maurice est arrêté et déporté à Auschwitz où il est assassiné. Maurice accueille sa sœur et son fils de 13 ans, Jacques, pendant plusieurs jours, mais c’est trop dangereux comme cachette, alors il demande l’aide de la famille Fleuroux en les hébergeant à Château-Gontier. Ils acceptent et assurent gratuitement le gîte et le couvert des fugitifs jusqu’en mai 1945. Présentés comme membres de leur famille, ils dorment chez la mère, Azéline Portier, et passent leurs journées à la résidence Fleuroux. Peu de temps après, Maurice Ben Signor, sa femme et leurs deux filles sont arrêtés et déportés. Ils sont assassinés à l’exception d’une des filles qui a survécu. Un fils avait échappé à l’arrestation. La famille Fleuroux continue d’héberger ses pupilles malgré la disparition de Maurice. Les époux Fleuroux avaient envoyé des colis alimentaires à Maurice alors qu’il était encore à Drancy, témoignant des liens solides qui les unissaient. Les époux Fleuroux avaient également envoyé des colis à un autre juif interné à Drancy, Joseph Groen, qui avait fui la Hollande avec sa famille et s’était rendu à Château-Gonier.Les Fleuroux avaient offert aux Groens une cachette sûre, mais ils avaient refusé leur offre et n’avaient par la suite pas pu échapper à l’arrestation. Après la Libération, les survivants de la famille Ben Signor récupèrent leurs biens et se lient d’amitié avec les familles Fleuroux-Portier. Leur probité et leur intégrité étaient liées à leur profonde foi de catholiques pratiquants.

    Le 25 août 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Louis et Marguerite Fleuroux, ainsi qu’Azéline-Louise Portier, le titre de Juste parmi les Nations.