Dossier n°10097 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2003

Edith Cérézuelle

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 13/04/1910
Date de décès : 02/11/1973
Profession : assistante sociale dans un service préfectoral de Bordeaux
    Localisation Ville : Bordeaux (33000)
    Département : Gironde
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Edith Cérézuelle était infirmière de la Croix Rouge et assistante sociale au SSAE, le service social d’assistance aux émigrés à la Préfecture de police de Bordeaux (Gironde). D’ascendance espagnole du côté paternel, elle et sa famille étaient solidaires des milieux des républicains espagnols dès le début de la Guerre Civile et ensuite des réfugiés repliés en France. Protestante, Edith avait été active aux Eclaireurs unionistes et à la Fédération des Etudiants protestants. Ces organismes formèrent une élite intellectuelle engagée sur la scène publique et autour de laquelle se constitua un réseau de résistance très actif à Bordeaux. Jacques Ellul*, Hélène Schweitzer* et le pasteur Pierre Fouchier* en faisaient partie. En vertu de son poste à la Préfecture, Edith eut l’autorisation d’entrer dans le camp d’internement de Mérignac, lui facilitant la liaison entre les internés et leurs familles, le transfert de colis et de courrier. A la Préfecture, elle se lia d’amitié avec Germaine Courtiau-Lavier, secrétaire de Prost, le contrôleur général de la police. Elle la recruta dans le réseau F2 dont Jean Bernyer devint le chef. Toutes deux formèrent un tandem qui recueillait quotidiennement des informations intéressant Londres mais aussi celles concernant les rafles des Juifs. Germaine était chargée de taper à la machine les listes nominatives des Juifs à arrêter, dont elle faisait un double transmis à Bernyer. Cette action du réseau de sauvetage bordelais permit d’avertir plusieurs personnes concernées. Edith cacha aussi chez elle pendant un an à titre gracieux Margot Minc, 22 ans, issue d’une famille juive émigrée de Pologne réfugiée à Reims. Son père, interné à Compiègne en 1941, avait été déporté à Auschwitz en mars 1942 et sa mère était morte en avril 1942. Margot fut alors recueillie par deux voisines et mise en relation avec le pasteur Hébert Roux à  Reims qui l’orienta vers son cousin, le pasteur Couve du réseau de Bordeaux. Elle fut hébergée pendant plusieurs mois chez Jean Bernyer et ensuite chez Edith et munie de bons faux papiers. Elle dut s’enfuir à Paris mais survécut jusqu’à la Libération grâce à l’aide généreuse d’Edith et du réseau bordelais.   

    Le 25 août 2003, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Edith Cérézuelle le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    7 octobre 2017 16:02:24

    Articles annexes