Les Justes
Simone (Coqué) Stolze
Année de nomination : 2003Date de naissance : 02/06/1914
Date de décès : 08/07/2008
Profession : Infirmière, Assistante sociale
Département : Haute-Vienne
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
L'histoire
Simone Coqué, épouse Stolze, était née en Moselle et avait fait des études d’infirmière. A la déclaration de la guerre, elle travaillait à l’hôpital Grandmaison de Metz. Hostile à l’annexion par l’Allemagne, elle se replia à Lyon et entra en contact avec le réseau Garel, chargé du sauvetage clandestin d’enfants juifs et affilié à l’OSE. Elle en devint assistante sociale. Au début de l’année 1943, elle convoya deux groupes d’enfants juifs de 9 à 11 ans en train, de Limoges à Annemasse afin qu’ils franchissent clandestinement la frontière vers la Suisse. Ces voyages devenant trop dangereux, Simone fut alors chargée d’assurer le suivi d’enfants juifs placés dans des institutions religieuses ou chez des particuliers dans le Sud du Massif Central et plus particulièrement dans l’Aveyron et le Cantal (Rodez, Millau, Villefranche de Rouerge, Aurillac…). Elle apportait régulièrement aux protecteurs des enfants argent, vêtements ou tickets de rationnement et veillait à leur bien-être. Ainsi a-t-elle pendant plus de deux ans sillonné les routes de ces régions, à ses risques et périls. A l’occasion d’une de ses visites, elle s’occupa d’un petit garçon juif de 7 ans, sous le nom d’emprunt de Serge Gaver, caché au couvent de Grezes. Durant l’exode, Serge, Salomon Jassy de son vrai nom, s’était replié avec sa famille de Paris en Dordogne. En août 1942, son père avait été arrêté et déporté. Pour que sa mère puisse se cacher, Salomon et sa sœur furent placés dans le home d’enfants de l’OSE à Chabannes (Creuse). En 1943, l’OSE dut disperser ses pensionnaires pour éviter qu’ils ne soient pris au piège dans les homes. Salomon fut alors brusquement séparé de sa sœur et confié à une famille d’accueil, peu apte à s’occuper d’un enfant, traumatisé par la séparation d’avec sa mère et ensuite d’avec sa sœur. Salomon fut alors transféré à Grezes où la présence de Simone fut pour lui comme un rayon de soleil. Elle sut l’entourer d’affection comme une mère et le reconforter. A la Libération, elle réussit à retrouver sa mère et sa sœur et contribua à la réunion de la famille.
Le 20 novembre 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Simone Stolze-Coqué, le titre de Juste parmi les Nations.