Les Justes
Georges Pauthe
Année de nomination : 2005Date de naissance : 01/07/1921
Date de décès : 28/06/2005
Profession : Maçon, travailleur forçé en Allemagne
Département :
Région :
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Georges Pauthe était ouvrier-maçon, habitant Graulhet (Tarn). Le 11 mars 1943, il fut requis pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne et envoyé en Haute-Silésie. Dans le courant de l’année 1944, il fut affecté au camp de Blechhamer, un des sous-camps du complexe d’Auschwitz-Birkenau, où les détenus et les STO travaillaient à la construction d’une usine de carburant synthétique. Georges Pauthe y activait une énorme bétonneuse qui mélangeait parfois 200 tonnes de béton par jour. Bien que vivant dans des camps séparés et soumis à des conditions différentes, les STO côtoyaient parfois des détenus juifs sur leur lieu de travail. Georges Pauthe se lia ainsi d’amitié avec Meir Markscheid et le prit sous sa protection. D’origine juive, Meir s’était réfugié en France de Belgique et avait été déporté de Lacaune en août 1942. Les STO, contrairement aux détenus juifs, avaient le droit d’écrire à leurs familles, pouvaient recevoir des colis et jouissaient d’une certaine liberté de mouvement. En infraction avec les sévères interdictions, Georges se fit l’intermédiaire d’un l’échange de courrier entre Meir et sa famille. Ce dernier écrivait ses lettres sur des fragments de sacs de ciment que Georges recopiait au propre pour les envoyer à la famille Bru (Lacaune) qui les remettait à sa femme. Par cette filière, celle-ci put lui envoyer une photo qui lui insuffla espoir et de réconfort. Georges lui donna du pain et lui permit de se reposer dans le dépôt à outils du chantier pour qu’il reprenne des forces. Meir refusa de recevoir des colis car cela aurait pu priver ses propres enfants de nourriture. L’aide humanitaire que Georges apporta à son camarade en détresse lui donna des forces morales et physiques, prenant d’énormes risques car les contacts entre STO et Juifs étaient cruellement réprimés. Malheureusement, Meir Marskeid qui participa à la « Marche de la Mort » de Blechhamer à Buchenwald en janvier 1945, y mourut d’épuisement. A sa libération, Georges écrivit à Mme Markscheid pour la réconforter, alors qui’il ignorait encore le décès de son mari.
Le 6 juin 2005, Yad Vashem – Instiut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Georges Pauthe, le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
Georges Pauthe, 21 ans, est travailleur forcé en Allemagne depuis mars 1943. Il est maçon et travaille à la construction d’une usine d’essence synthétique en Haute-Silésie. Meïr Markscheid fait partie d’un groupe de 20 déportés juifs qui travaillent sur le même chantier. Pendant près d’un an, G. Pauthe, qui a le droit d’écrire à sa famille, rédige des lettres pour M. Markscheid. Il les envoie à la famille Bru qui les remet à sa femme.
Quand il le peut, Georges Pauthe fournit du pain à Meïr Markscheid et l’aide à se reposer. Grâce à lui, il réussit à survivre jusqu’aux derniers jours du camp. Malheureusement, lors de l’avancée russe, les Allemands transfèrent tous les travailleurs juifs ailleurs. Meïr Markscheid n’a pas survécu. Mais, grâce à son amitié, Georges Pauthe avait réussi à lui donner des forces morales et physiques. Il lui a aussi permis de vivre les derniers mois de sa vie avec dignité.
Tout contact personnel entre les travailleurs forcés et les Juifs étaient strictement interdits. Georges Pauthe risquait sa vie chaque fois qu’il envoyait ou recevait une lettre pour lui.
Documents annexes
Paroles de son petit fils Pierre Colombié |
Article de presse | |
Article de presse – La Dépêche | |