Dossier n°10105 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Georges Pauthe

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 01/07/1921
Date de décès : 28/06/2005
Profession : Maçon, travailleur forçé en Allemagne
    Localisation Ville : Camp de Heidlebrek et Regelsfeld ()
    Département :
    Région :

    L'histoire

    Georges Pauthe
    Georges Pauthe était ouvrier-maçon, habitant Graulhet (Tarn). Le 11 mars 1943, il fut requis pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne et envoyé en Haute-Silésie. Dans le courant de l’année 1944, il fut affecté au camp de Blechhamer, un des sous-camps du complexe d’Auschwitz-Birkenau, où les détenus et les STO travaillaient à la construction d’une usine de carburant synthétique. Georges Pauthe y activait une énorme bétonneuse qui mélangeait parfois 200 tonnes de béton par jour. Bien que vivant dans des camps séparés et soumis à des conditions différentes, les STO côtoyaient parfois des détenus juifs sur leur lieu de travail. Georges Pauthe se lia ainsi d’amitié avec Meir Markscheid et le prit sous sa protection. D’origine juive, Meir s’était réfugié en France de Belgique et avait été déporté de Lacaune en août 1942. Les STO, contrairement aux détenus juifs, avaient le droit d’écrire à leurs familles, pouvaient recevoir des colis et jouissaient d’une certaine liberté de mouvement. En infraction avec les sévères interdictions, Georges se fit l’intermédiaire d’un l’échange de courrier entre Meir et sa famille. Ce dernier écrivait ses lettres sur des fragments de sacs de ciment que Georges recopiait au propre pour les envoyer à la famille Bru (Lacaune) qui les remettait à sa femme. Par cette filière, celle-ci put lui envoyer une photo qui lui insuffla espoir et de réconfort. Georges lui donna du pain et lui permit de se reposer dans le dépôt à outils du chantier pour qu’il reprenne des forces. Meir refusa de recevoir des colis car cela aurait pu priver ses propres enfants de nourriture. L’aide humanitaire que Georges apporta à son camarade en détresse lui donna des forces morales et physiques, prenant d’énormes risques car les contacts entre STO et Juifs étaient cruellement réprimés. Malheureusement, Meir Marskeid qui participa à la « Marche de la Mort » de Blechhamer à Buchenwald en janvier 1945, y mourut d’épuisement. A sa libération, Georges écrivit à Mme Markscheid pour la réconforter, alors qui’il ignorait encore le décès de son mari.        

    Le 6 juin 2005, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Georges Pauthe le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    Georges Pauthe, 21 ans, est travailleur forcé en Allemagne depuis mars 1943. Il est maçon et travaille à la construction d’une usine d’essence synthétique en Haute-Silésie. Meïr Markscheid fait partie d’un groupe de 20 déportés juifs qui travaillent sur le même chantier.Pendant près d’un an, G. Pauthe, qui a le droit d’écrire à sa famille, rédige des lettres pour M. Markscheid. Il les envoie à la famille Bru qui les remet à sa femme.
    Quand il le peut, Georges Pauthe fournit du pain à Meïr Markscheid et l’aide à se reposer. Grâce à lui, il réussit à survivre jusqu’aux derniers jours du camp. Malheureusement, lors de l’avancée russe, les Allemands transfèrent tous les travailleurs juifs ailleurs. Meïr Markscheid n’a pas survécu. Mais, grâce à son amitié, Georges Pauthe avait réussi à lui donner des forces morales et physiques. Il lui a aussi permis de vivre les derniers mois de sa vie avec dignité.
    Tout contact personnel entre les travailleurs forcés et les Juifs étaient strictement interdits. Georges Pauthe risquait sa vie chaque fois qu’il envoyait ou recevait une lettre pour lui.

     

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