Dossier n°10185 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Désiré Nizier

Année de nomination : 2004
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Viticulteur

Marie Nizier

Année de nomination : 2004
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Viticultrice
    Localisation Ville : Champlost (89210)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    A la déclaration de la guerre, en 1939, Bella SZPAJZER et ses deux enfants, MUGUETTE 11 ans et JOSEPH 16 ans sont évacués de Paris vers CHAMPLOST, un village de l’Yonne. Ils sont accueillis chaleureusement par la population. Après l’armistice de 1940, la situation semblant être revenue normale, la famille SZPAJZER retourne à Paris jusqu’en 1942.

    Lorsque les rafles s’intensifient, Bella obtient du Maire de Champlost, Marcel Thierry qu’il recherche parmi la population qui pourrait les héberger. Désiré et Marie Nizier, 55 et 60 ans, sans enfants, habitent Champlost et sont producteurs de vin. Ils vont alors accueillir Bella et sa fille et Muguette dans un appartement situé au-dessus de leur propre maison. Joseph de son côté, demeure dans la ferme de Basile et Léonide Roy.

    Les deux familles Nizier et Roy protègent la mère et les enfants SZPAJZER pendant toute la durée de la guerre, en risquant leur propre sécurité, et sans qu’il ne soit jamais question d’argent. Ils ont agi ainsi seulement motivés par leur bonté d’âme et leur refus des lois antijuives. Tout le village sait évidemment que les Spajzer sont juifs, et c’est le comportement de l’ensemble de la population qui contribue à sauver la famille SPAJZER de la déportation vers les camps d’extermination.

    Les Nizier deviennent pour elles une seconde famille. Marie garde Muguette le jeudi après-midi. Elle lui raconte des histoires et lui enseigne des chansons de son enfance. Bella fait des travaux de couture pour les gens du village. Tout le village est dans la confidence et aide comme il le peut, c’est une chaîne de solidarité qui va permettre à cette famille juive de survivre pendant l’occupation.

    Des unités allemandes stationnent à proximité et l’occupant procède souvent à des inspections de bétail. Par mesure de sécurité, le maire, Marcel Thierry, et son secrétaire de mairie qui est aussi l’instituteur, Alix Bérault, décident qu’il serait plus prudent de changer le nom des réfugiés. Ils procurent aux deux femmes de faux papiers d’identité aux noms d’Isabelle et Marie Bella. Pour déjouer les perquisitions allemandes, Henriette Bérault, elle-même institutrice, leur signale quand elles doivent se cacher et quand elles peuvent circuler librement. Le curé du village, leur conseille d’assister à la messe du dimanche et de faire participer Muguette au catéchisme.

    Indigné du sort réservé aux Juifs, le village constitue une ceinture de sécurité autour des réfugiés qui vouent à leurs sauveurs, dont les Nizier, admiration et gratitude.

    Le 30 mai 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Marie et Désiré Nizier, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 3 semaines.