Les Justes
Désiré Nizier
Année de nomination : 2004Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Viticulteur
Marie Nizier
Année de nomination : 2004Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Viticultrice
Département : Yonne
Région : Bourgogne-Franche-Comté
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Marie et Désiré Nizier, 55 et 60 ans, sans enfants, habitaient Champlost (Yonne) et étaient producteurs de vin. Durant l’exode, la famille Szpajzer vint se refugier au village. Ensuite elle rentra à Paris où elle séjourna jusqu’en 1942. Quand la situation des Juifs devint critique, Bella Szpajzer, et ses enfants Muguette, 11 ans, et Joseph, 16 ans, revinrent se réfugier à Champlost où ils reçurent un accueil chaleureux de la part de la population du village qui comptait une centaine de personnes. Bella et Muguette furent hébergés chez les Nizier alors que Joseph logeait chez les Roy. Les Nizier furent pour elles une seconde famille. Marie gardait Muguette le jeudi après-midi. Elle lui racontait des histoires et lui enseignait des chansons de son enfance. Bella faisait des travaux de couture pour les gens du village et était payée en nature. Tous les habitants savaient qu’ils étaient d’origine juive et il n’y eut aucune dénonciation. Des unités allemandes stationnaient à proximité et l’occupant procédait souvent à des inspections de bétail. Par mesure de sécurité, le maire, Marcel Thierry, et son secrétaire de mairie qui était aussi l’instituteur, Alix Bérault, décidèrent qu’il serait plus prudent de changer le nom des réfugiés. Ils procurèrent aux deux femmes des faux papiers d’identité aux noms d’Isabelle et Marie Bella. Pour déjouer les perquisitions allemandes, Henriette Bérault, elle-même institutrice, leur signalait quand elles devaient se cacher et quand elles pouvaient circuler librement. M. Tallard, le curé, leur conseilla d’assister à la messe du dimanche et de faire participer Muguette au catéchisme. Ce qu’elles firent. Convaincu que seuls ceux qui étaient baptisés pouvaient espérer gagner leur place au paradis, il tenta de les convertir mais sans succès. Indigné du sort réservé aux Juifs, le village constitua une ceinture de sécurité autour des réfugiés qui vouèrent à leurs sauveurs, les Nizier en particulier, admiration et gratitude.
Le 30 mai 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Marie et Désiré Nizier, le titre de Juste parmi les Nations.