Dossier n°10185 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Désiré Nizier

Année de nomination : 2004
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Viticulteur

Marie Nizier

Année de nomination : 2004
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Viticultrice
    Localisation Ville : Champlost (89210)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Marie et Désiré Nizier, 55 et 60 ans, sans enfants, habitaient Champlost (Yonne) et étaient producteurs de vin. Durant l’exode, la famille Szpajzer vint se refugier au village. Ensuite elle rentra à Paris où elle séjourna jusqu’en 1942. Quand la situation des Juifs devint critique, Bella Szpajzer, et ses enfants Muguette, 11 ans, et Joseph, 16 ans, revinrent se réfugier à Champlost où ils reçurent un accueil chaleureux de la part de la population du village qui comptait une centaine de personnes. Bella et Muguette furent hébergés chez les Nizier alors que Joseph logeait chez les Roy. Les Nizier furent pour elles une seconde famille. Marie gardait Muguette le jeudi après-midi. Elle lui racontait des histoires et lui enseignait des chansons de son enfance. Bella faisait des travaux de couture pour les gens du village et était payée en nature. Tous les habitants savaient qu’ils étaient d’origine juive et il n’y eut aucune dénonciation. Des unités allemandes stationnaient à proximité et l’occupant procédait souvent à des inspections de bétail. Par mesure de sécurité, le maire, Marcel Thierry, et son secrétaire de mairie qui était aussi l’instituteur, Alix Bérault, décidèrent qu’il serait plus prudent de changer le nom des réfugiés. Ils procurèrent aux deux femmes des faux papiers d’identité aux noms d’Isabelle et Marie Bella. Pour déjouer les perquisitions allemandes, Henriette Bérault, elle-même institutrice, leur signalait quand elles devaient se cacher et quand elles pouvaient circuler librement. M. Tallard, le curé, leur conseilla d’assister à la messe du dimanche et de faire participer Muguette au catéchisme. Ce qu’elles firent. Convaincu que seuls ceux qui étaient baptisés pouvaient espérer gagner leur place au paradis, il tenta de les convertir mais sans succès. Indigné du sort réservé aux Juifs, le village constitua une ceinture de sécurité autour des réfugiés qui vouèrent à leurs sauveurs, les Nizier en particulier, admiration et gratitude.

    Le 30 mai 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Marie et Désiré Nizier, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 3 jours.