Dossier n°10189 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

André Proudhon

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 30/12/1914
Date de décès : 09/07/1944
Profession : Officier dans l’armée
    Localisation Ville : Sanvignes-les-Mines (71410)
    Département : Saône-et-Loire
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    André Proudhon habite à Sanvignes-les-Mines en Saône-et-Loire. Il s’est lié d’amitié avec une jeune juive, Erna Westreich. La famille d’Erna, ses parents Abraham et Feiga et ses deux sœurs Netty et Mina, immigrée de Pologne, qui vivait à Metz, s’était repliée lors de l’invasion allemande à Montceau-les-Mines en zone occupée. Le 14 juillet 1942, Erna et sa mère sont arrêtées et transférées au camp de Pithiviers, puis déportées le 17 juillet 1942 à Auschwitz d’où elles ne reviendront pas. Le 9 octobre 1942, le père subit le même sort, il est arrêté à Montceau-les-Mines, transféré à Drancy et déporté le 25 octobre 1942 à Auschwitz. André prend alors sous sa protection les deux sœurs d’Erna, Mina et Netty, 16 et 13 ans. André est lieutenant dans les F.F.I (Forces Françaises de l’Intérieur).  Il leur fait franchir clandestinement la ligne de démarcation et les emmène chez son oncle et sa tante, les Trombone, à Billiat dans l’Ain.

    Michel Trombone travaille à la construction du barrage de Génissiat sur le Rhône, il est aussi activement engagé dans la Résistance, sous-lieutenant des F.F.I. Il fait embaucher André sur le même chantier, ce qui lui permet de subvenir aux besoins des deux fillettes. Ayant rejoint le maquis, André les entraîne dans ses activités de résistance au maquis de l’Ain pour lequel Netty, sous le nom de guerre de Georgette Proudhon, effectue malgré son jeune âge plusieurs missions de liaison.  Ensuite, ils intègrent le maquis « Serge » à Planchez (Nièvre). En juillet 1944, après le sabotage d’un passage à niveau, André et son groupe de FFI tombent dans une embuscade au cours de laquelle il est abattu, à Epinac-les-Mines. Il sera décoré de la Légion d’Honneur et de la Médaille de la Résistance et un monument a été érigé à son nom à Sanvignes-les-Mines. Après la guerre, Netty est légalement adoptée par la fille des Trombone et son mari chez qui elle a pu retrouver un foyer.

    Le 15 janvier 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à André Proudhon, le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 2 mois.