Dossier n°10221 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Louis Plegades

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 08/06/1884
Date de décès : 21/07/1957
Profession : Agriculteur

Julie Plegades Nicouleau

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 19/02/1896
Date de décès : 14/03/1959
Profession : Agricultrice

Joseph Vergnet

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 23/09/1893
Date de décès : 07/11/1978
Profession : Fonctionnaire, Vérificateur des contributions directes, Inspecteur des impôts indirects
    Localisation Ville : Saint-Sernin-sur-Rance (12380)
    Département : Aveyron
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Julie et Louis Plegades, agriculteurs à Peyronnenc commune de Saint Sernin sur Rance  (Aveyron), avaient cinq enfants. Louis avait combattu durant trois ans pendant la Guerre de 1914-1918 et avait été prisonnier des Allemands. Il « ne pouvait assister impassible à cette nouvelle et terrible injustice qu’était la guerre 1939-1945 ». Pour le couple « cacher, protéger, nourrir ses victimes était un devoir sacré et une manière de participer au retour de la liberté », a témoigné leur fille Augusta, 10 ans à l’époque. Leur fils René, 23 ans, réfractaire du STO, s’engagea dans les FFI. En juin 1944, les Plegades ont accueilli 4 fugitives juives : Mme Falcman et sa fille Berthe ainsi que Mme Lichtensztein et sa fille Fanny. Elles étaient arrivées de Lacaune (Tarn), accompagnées en voiture par Joseph Vergnet qui, indigné par les rafles précédentes d’août 1942 et de février 1943 où 118 victimes avaient été déportées dans l’Est, venait les mettre à l’abri dans la

    ferme isolée de ses cousins, les Plegades. Contrôleur des impôts habitant à Lacaune, il y avait rencontré les deux femmes, assignées à résidence, après l’arrestation et la déportation de leurs maris respectifs. Elles y subsistèrent de travaux de couture et d’agriculture. Quand les rumeurs d’une nouvelle rafle commencèrent à circuler à Lacaune en juin 1944, Joseph prit les deux femmes sous sa protection. Elles avaient bénéficié auparavant de l’aide d’Henri Andekerk*, des Devau* et de Louise Fourgassié* de Lacaune. La propriété des Plegades servait de refuge à d’autres personnes recherchées qui formaient une « grande famille » nourrie des produits de la ferme. Les quatre femmes furent logées dans une grange qui communiquait avec la maison centrale par une ouverture dissimulée derrière une armoire. Elles n’en sortaient que la nuit et dans la journée faisaient des travaux de couture. Les Plegades les cachèrent durant les derniers mois critiques précédant la Libération et assurèrent leur survie avec courage et générosité.

    Le 29 février 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Julie et Louis Plegades ainsi qu’à Joseph Vergnet, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Invitation cérémonie VergnetInvitation cérémonie Vergnet
    Saint-Juéry. Décès de René PlegadesSaint-Juéry. Décès de René Plegades

     




    Mis à jour il y a 4 mois.