Dossier n°10244 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Catherine (Estarziau) Arripe

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 29/05/1891
Date de décès : 09/09/1978
Profession : Cultivatrice

Jean Bernard Arripe

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 14/09/1893
Date de décès : 23/10/1978
Profession : Exploitant agricole. Fermier berger
    Localisation Ville : Lasseube (64290)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Catherine et Jean Arripe, bergers, résidaient à Lembeye, hameau isolé de Lasseube (Pyrénées-Atlantiques). Jean, ex-légionnaire, avait épousé Catherine à la fin de son service. En août 1943, un gendarme vint prévenir la famille Hirch-Przepiorka, Juifs réfugiés de Belgique à Escou, de leur arrestation imminente. L’année précédente, le fils aîné de la famille avait été arrêté et déporté à Auschwitz où il fut mis à mort. Son père subit le même sort dramatique en février 1943. La mère, sa fille Myriam de 10 mois et son fils Charles de 4 ans, plongèrent immédiatement dans la clandestinité. Alors que son fils de 11 ans, Jules, rentrait d’un séjour en colonie de vacances, le chef de gare vint l’intercepter sur le quai de la gare pour le cacher chez un villageois qui le conduisit ensuite chez les Arripe. Leur ferme n’avait ni eau courante, ni gaz ni électricité mais ils l’ouvrirent avec chaleur et générosité à deux enfants juifs en danger, Jules et son frère Charles. Ils les hébergèrent à titre gracieux pendant un an jusqu’à la Libération alors que d’autres fermiers avaient refusé d’affronter ce danger. Ils les présentèrent comme des neveux venus de la ville pour des raisons alimentaires et les intégrèrent à leur vie familiale. Leur fille Cécile de 15 ans les prit sous sa protection et initia Jules aux menus travaux de la ferme. Avec le troupeau de moutons, la basse-cour, les cultures variées, la vigne et le jardin potager, ils vivaient en autarcie totale. Les rescapés de la famille Hirch-Przepiorka rentrèrent en Belgique à la fin de la guerre et attendirent en vain le retour de leurs proches anéantis. Ils rendirent quelques visites aux Arripe, tandis que la mère répétait en yiddisch à ses enfants que sans eux « …vous ne seriez pas là non plus ». Jules a témoigné: « A mes sauveurs je voue une reconnaissance éternelle et je me reproche vivement de ne pas avoir entrepris la présente démarche de leur vivant. »

    Le 13 avril 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Catherine et Jean Arripe, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    La famille Przepiorka est une famille recomposée. En effet, la mère du témoin, Jules Pierre Hirch (né à Anvers le 22 octobre 1931) est remariée avec Léon Przepiorka. En mai 39, un petit frère est né, Charles Louis. Aux premiers jours de la guerre, la famille prend le chemin de l’exil en France, dans les Pyrénées-Atlantiques. En août 42, le frère aîné de Jules Pierre, Max, est arrêté et déporté (il ne reviendra pas). En février 43, le père est arrêté par les gendarmes et déporté à Auschwitz. Il ne reviendra pas non plus.
    Fin août 43, un informateur prévient la mère que la gendarmerie a reçu mission d’arrêter Jules Pierre et sa mère également. La mère, Charles et Myriam (la petite soeur née en novembre 42) abandonnent tout et se réfugient dans une ferme. Jules, qui rentrait d’un séjour dans une colonie de vacances, est intercepté par le chef de gare et conduit par un villageois chez les Arripe, qui accueillent aussi, plus tard, le petit Charles Louis.

     Documents annexes

    Article de presse – Sud Ouest du 23/11/2004
    Invitation cérémonie

     




    Mis à jour il y a 3 mois.