Dossier n°10253 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henri Rudolph

Année de nomination : 2004
Date de naissance : //
Date de décès : 01/01/1984
Profession : Couvreur, Ouvrier en bâtiment en retraite

Elisabeth (Strunk) Rudolph

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 25/09/1910
Date de décès : 20/10/1996
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Paris (75003)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Sous l’Occupation, Elisabeth et Henri Rudolph résidaient à la Cité Dupetit-Thouars (Paris 3ième), un quartier ouvrier à forte population juive à proximité du Carreau du Temple. Le couple avait deux fils de 15 et 14 ans. La famille, originaire de Metz, en avait été expulsée par les Allemands en 1940, et s’était repliée dans la capitale. Henri travaillait comme ouvrier-couvreur. Les familles Strozevski et Wieviorka, d’origine juive, étaient leurs voisins. Le jour de la rafle du Vel’d’Hiv’, les gendarmes frappèrent à la porte des deux familles. Chez les Strozevski, ils ne trouvèrent qu’Hélène, la mère. Elle fut arrêtée, déportée et assassinée dans l’Est. Son mari, Henri, était dans la courette et parvint à se réfugier chez les Rudolph qui lui ouvrirent leur porte. Leur fils, Pierre, 16 ans, était absent à ce moment. Le lendemain, les Rudolph allèrent le chercher et le firent venir chez eux. Esther Wieviorka, 30 ans, restée seule à Paris de toute sa famille, échappa à la rafle. Mais les dangers devenant pressants, le demi-frère de Henri Rudolph, Victor Weber, qui habitait avec le couple, proposa de la cacher également chez eux. Les Rudolph hébergeaient aussi une nièce, née d’un père juif et d’une mère chrétienne, Elisabeth Meyer, 10 ans, que ses parents avaient envoyée habiter chez sa famille non-juive pour la protéger. Avec les six membres de la famille Rudolph et les trois fugitifs, le compte des locataires s’élevait à neuf personnes. Ils offrirent aussi le gîte pendant une période à une quatrième fugitive. Un proche des Rudolph qui était menuisier aménagea des caches dans l’appartement. Dans l’une des pièces, il construisit un faux plafond, sur poutres apparentes, avec au-dessus, juste l’espace nécessaire pour pouvoir se cacher. Henri Strozevski et son fils Pierre dormaient dans cette cache. La pièce des toilettes avait un double-fond, permettant à une personne de s’y tenir debout. Ailleurs, une fosse fut creusée sous un plancher. La police, soupçonnant les Rudolph de cacher des Juifs, fit plusieurs descentes chez eux. Une fois, un policier creva le faux plafond pour en sonder la profondeur et une autre fois, un autre policier marcha au-dessus de la fosse où Henri Strozevski était recroquevillé. Les Rudolph faisaient des prouesses pour nourrir leurs clandestins qu’ils ont gardés jusqu’à la Libération, à titre gracieux.

    Le 29 février 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Elisabeth et Henri Rudolph et à Victor Weber le titre de Juste parmi les Nations.   

    Voir l’exposition les Justes parmi les Nations de Paris 

    Documents annexes

    Invitation cérémonie RudolphInvitation cérémonie Rudolph