Dossier n°10254 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2004

Elise Patris

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 09/03/1921
Date de décès : 23/07/1979
Profession : Sans profession, mère de 3 enfants

Omer Patris

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 08/10/1909
Date de décès : 05/09/1984
Profession : Négociant en éponge
    Localisation Ville : Marseille (13006)
    Département : Bouches-du-Rhône
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Omer & Elise Patris
    Omer et Elise Patris habitaient Marseille avec leurs trois enfants. Omer dirigeait un commerce d’importation d’éponges en provenance de Grèce d’où il était originaire. Son père Nicolas Patris était le chantre de l’église grecque-orthodoxe de Marseille. En 1940, Omer embaucha Christian Mossé comme voyageur de commerce pour la distribution de ses produits dans le sud de la France. Christian avait auparavant exercé le même métier à Paris pour son entreprise familiale de fabrication de peinture à l’eau. Les Mossé, Juifs français de vieille souche repliés à Marseille, se lièrent d’amitié avec les Patris. Durant l’hiver 1942-1943, ils mirent à la disposition des Mossé une maison qui leur appartenait près de Carpentras où les fugitifs vécurent sous une fausse identité, établie par Hélène Robert, une résistante travaillant à la Préfecture de Marseille. En mars 1943, Francine Mossé, mère, fut arrêtée avec 8 membres de sa famille. En août 1943, Christian subit le même sort. Tous deux furent déportés et périrent à Auschwitz. Leur fille Réjane fut alors recueillie par Hélène Robert. Le 21 août 1943, leur fils Lilian, 11 ans, qui avait rejoint sa grand-mère, aveugle, remarqua, au retour de leur promenade, des policiers en faction devant la porte de leur immeuble. Ils se refugièrent aussitôt auprès de Nicolas Patris qui les cacha à l’église orthodoxe et ensuite dans un appartement inoccupé, ravitaillés quotiennement par les Patris. Ensuite, la grand-mère rentra vivre chez elle alors que Lilian trouva asile chez Omer et Elise à titre gracieux. Ils le présentèrent comme leur neveu, le scolarisèrent et lui firent fréquenter l’église où il servit la messe en qualité d’enfant de chœur. Ils ménagèrent une cache dans un placard à charbon sur leur balcon en cas de danger. En mars 1944, Lilian partit rejoindre ses oncles dans les Basses-Alpes, les Patris lui ayant sauvé la vie face au danger d’arrestation.  Il a témoigné : « Je n’aurai jamais de mots assez forts pour rendre hommage à la bravoure qu’ils ont déployée ».     

    Le 29 février 2004, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Elise et Omer Patris le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

    Article de presse - La Provence du 09/12/2004Article de presse – La Provence du 09/12/2004
    17 janvier 2019 07:30:43
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    17 janvier 2019 07:30:04

    Articles annexes

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