Dossier n°10272 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Elysée Artiguenave

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 13/06/1884
Date de décès : 25/05/1968
Profession : Agriculteur

Léontine (Naury) Artiguenave

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 07/07/1885
Date de décès : 15/03/1970
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Oraas (64390)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    Personnes sauvées

    Cérémonies

      Date de Cérémonie de reconnaissance: 17 Décembre 2004

      L'histoire

      ARTIGUENAVE ELysée & Léontine

      ARTIGUENAVE ELysée & Léontine

      Léontine et Elysée Artiguenave, agriculteurs, résidaient à Oraas (Pyrénées-Atlantiques), en zone occupée. Léontine était nourrice agréée de l’Assistance Publique et, en 1939, avait recueilli deux enfants de familles défavorisées. L’une était Fanny Koplewicz, 6 ans 1/2 , dont la mère souffrait de la tuberculose et était soignée en sanatorium. Les habitants d’Oraas savaient tous que la petite était d’origine juive. En 1940, son père, mobilisé, fut fait prisonnier. Il ne fut libéré qu’à la fin des hostilités. Les Artiguenave avaient deux fils, Elie et Emile, 28 ans, eux aussi prisonniers et détenus en Allemagne durant toute la guerre. Ils protégèrent Fanny et l’intégrèrent à leur famille. Leurs deux filles, Léa, 30 ans, et Lydie, 13 ans, s’en occupèrent comme d’une petite sœur. Un jour, le maire d’Oraas vint trouver les Artiguenave pour enregistrer tous les Juifs de sa commune. Ancien combattant de 1914-1918 tout comme Elysée, il renonça à inscrire Fanny et promit de les prévenir si celle-ci était en danger. Léontine l’avait convaincu que l’enfant était française ainsi que son père, prisonnier de guerre comme ses fils. La Kommandantur réquisitionna une chambre de leur maison pour deux soldats allemands et leur grange pour des chevaux. Le couple fit des prouesses pour éviter à Fanny des ennuis. Elle fut baptisée à cet effet, avec l’accord de sa mère. Le curé, l’instituteur et les habitants du village étaient complices des Artiguenave. En 1942, la mère de Fanny la fit venir à proximité du sanatorium, dans le Jura, où elle la plaça chez une nourrice. Quand la région fut ravagée par une répression violente, elle la renvoya chez les Artiguenave. Dès lors, le contact entre Fanny et sa mère fut coupé et le couple l’éleva à titre gracieux jusqu’à la Libération. Fanny a témoigné avoir vécu heureuse et choyée par « Pépé » et « Mémé », « ses grands-parents de substitution ». Elle leur voue une tendresse et une reconnaissance infinies.

      Le 27 mai 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Léontine et Elysée Artiguenave, le titre de Juste parmi les Nations.

      Le témoignage

      Fanny Koplewicz, épouse Cohen, est née en 1932. Elle a été placée de 1939 à 1942 en nourrice (subventionnée par l’Assistante Publique) dans la famille Artiguenave, Elysée et Léontine, agriculteurs à Oraas (Pyrénées Atlantiques) car sa mère est en sanatorium.
      Elle part rejoindre sa mère en sanatorium à Hauteville (Jura) alors que son père est prisonnier. Au bout de quelques mois, devant le danger, sa mère la renvoie dans la famille Artiguenave.
      Cette famille la prend en charge de façon bénévole jusqu’à la fin de la guerre, assurant sa protection contre les nazis et, avec l’accord de sa mère, sa conversion en 1944. La petite Fanny a été élevée en même temps que la fille cadette Lydie (de 5 ans son aînée), l’autre fille étant plus âgée.

      Documents annexes

      Article de presse – Sud Ouest du 20/12/2004
      Article de presse – Le Républicain du 23/12/2004

       




      Mis à jour il y a 3 mois.