Dossier n°10277 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2004

Jeanne (Brossel) Malais

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 26/08/1910
Date de décès : //
Profession : mère au foyer

René Malais

Année de nomination : 2004
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Courtier en bourse
    Localisation Ville : Saint-leu-la-Forêt (95320)
    Département : Val-d’Oise
    Région : Île-de-France

    L'histoire

    Jeanne et René Malais résidaient avec leur fils unique Pierre à Saint-Leu-La Forêt (Val d’Oise). René était conseiller financier. En 1938, la famille Bruder, d’origine juive et polonaise, vint s’installer dans leur voisinage. Elle avait quitté Paris à cause de la santé fragile de sa fille aînée Rachel. Rubin Bruder, le père, démobilisé en 1941 et employé dans une usine à Pontoise, fut arrêté le 20 février 1943 et déporté à Auschwitz d’où il eut la chance de revenir. Mais à la suite de son arrestation, les Malais proposèrent de cacher Rachel, 12 ans et sa sœur Monique, 9 ans, par crainte du retour des policiers. Leur mère qui était enceinte resta à la maison. Les deux fillettes furent hébergées pendant 15 jours chez les Malais qui les cachèrent dans leur grenier et subvinrent généreusement à tous leurs besoins. Une autre voisine, catholique pratiquante, les recommanda alors au curé de Saint-Leu qui les fit baptiser et ensuite les plaça au couvent des Sœurs de Saint-Paul à Chartres. Elles y restèrent d’avril à novembre 1943, jusqu’à la naissance de leur sœur Danielle. Leur mère fit alors revenir ses filles auprès d’elle pour avoir leur aide et leur réconfort moral. Avec la complicité des voisins, elles vécurent ouvertement à Saint-Leu jusqu’à la Libération et le retour du père. Leur maison avait un jardin potager et Mme Bruder faisait aussi des travaux de couture. Elles ont bénéficié de la protection et du soutien généreux des Malais, auxquels ils manifestèrent leur gratitude. Puis Pierre, leur fils, épousa Rachel en 1957.        

    Le 27 mai 2004, Yad Vashem a décerné à Jeanne et René Malais le titre de Juste des Nations.

    Le témoignage

    Rubin Bruder et Laja Blausztejn se sont connus en Israül en 1926. Tous deux venaient de Pologne. Mariés en 1930 à Paris, ils ont deux filles, Rachel et Monique. Monsieur Bruder adopte la culture française et ouvre une fabrique de petite métallurgie. La famille vit à Paris, puis s’installe en 1938 à, St-Leu la Forêt, dans la région parisienne.

    En 1940, Monsieur Bruder s’engage dans l’armée française. En 1941, il est fait prisonnier, puis démobilisé. Obligé de renoncer à son atelier, il travaille dans une usine à Pontoise.

    En février 1943, sur dénonciation il est arrêté et déporté à Auschwitz, puis à Mathausen. Il survit à la déportation. Libéré par les Russes, il est soigné en Suisse et rentre en août 1945.

    Au moment de son arrestation en 1943, son épouse est enceinte. Elle se retrouve seule, avec ses deux fillettes. Ne sachant où aller, malgré la peur de voir revenir la Gestapo après l’arrestation de son mari.

    Totalement isolée, elle se confie à sa voisine, Madame Jeanne Malais, qui prend cette famille sous sa protection, fait dormir les fillettes dans le grenier de sa maison. Elle et son mari, René Malais, ainsi que leur fils Pierre 10 ans, risquent tous trois d’être dénoncés et arrêtés, mais le courage et la générosité les animent.

    D’autres personnes leur viennent en aide, notamment une voisine qui confie les fillettes au curé de St-Leu qui les baptise pour leur sécurité et les remet à des religieuses qui les protègent et leur témoignent une grande bonté. La directrice de l’école a également aidé en cachant leur qualité de juives.

    La famille Bruder a gardé des liens d’amitié avec ses sauveurs, Jeanne et René Malais. Rachel Bruder a épousé leur fils, Pierre Malais.

    Madame Jeanne Malais a aujourd’hui 95 ans. Son grand âge l’empêche d’être parmi nous. Aussi, c’est son Petit-Fils Nicolas Malais qui recevra pour elle la Médaille des Justes.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie MalaisInvitation cérémonie Malais
    9 octobre 2014 11:43:53

    Articles annexes

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