Dossier n°1032 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Raoul Jean Laporterie

Année de nomination : 1976
Date de naissance : 13/08/1897
Date de décès : 27/02/1992
Profession : Maire, propriétaire d’un magasin (commerçant)
    Localisation Ville : Bascons (40090)
    Département : Landes
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Raoul Laporterie était le maire de la ville de Bascons (Landes) qui se trouvait en zone sud. Il était également le propriétaire d’un magasin à Mont-de-Marsan, dans le même département mais en zone occupée. Il disposait d’un laisser-passer lui permettant de franchir la ligne de démarcation pour se rendre d’une ville à l’autre. Il fut ainsi en mesure de sauver des centaines de réfugiés – chrétiens ou juifs – en les faisant passer en zone sud à bord de sa vieille Juvaquatre, dont il se servait également pour transporter du courrier, des vêtements, des bijoux, de l’argent et même, un jour, le trousseau d’une mariée. Il ne refusait jamais son aide, qu’il s’agisse de réunir des amoureux séparés par la ligne de démarcation, de faire passer des fugitifs ou des hommes d’affaires d’une zone à l’autre, ou plus simplement d’aider ceux qui cherchaient des renseignements sur le sort de parents ou d’amis dans l’autre secteur. Pour franchir la ligne, les passagers de sa voiture avaient besoin eux aussi d’un laisser-passer. Le maire disposait d’un grand nombre de formulaires en blanc; il y apposait la photo de ses passagers, auxquels il recommandait de rester calmes et de paraïtre naturels lors des contrôles. Les Allemands, qui le connaissaient bien, le laissaient passer sans problème. Pourtant, s’il avait été pris en flagrant délit d’utilisation frauduleuse de documents officiels, il risquait la prison et la déportation. Raoul Laporterie ne demanda jamais la moindre contrepartie à ceux qu’il aidait. Parfois, il hébergeait des fugitifs, en instance de passage, venus le voir à Mont-de-Marsan, ou leur payait l’hôtel. En novembre 1945 Raoul Laporterie se vit décerner la Croix de Guerre pour ses activités pendant l’Occupation. Pour marquer cette occasion, plusieurs Juifs qui devaient la vie au maire courageux lui remirent une lettre de remerciements et de louange.

    Le 18 mars 1976, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Raoul Laporterie, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 7 mois.