Les Justes
Année de nomination : 2004Marie (Bouffies) Larroque
Année de nomination : 2004Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Agricultrice
Département : Lot
Région : Occitanie
Cérémonies
L'histoire
Marie LARROQUE
Marie Larroque exploitait une ferme à Saint-Génies, Montcuq (Lot). Elle y résidait avec sa vieille mère qui ne parlait que le patois régional, son fils Maurice, 23 ans, sa fille Simone et un réfugié espagnol républicain, recherché par les autorités et employé comme ouvrier agricole. En été de l’année 1943, Marie, maîtresse des lieux, recueillit sous son toit deux enfants juifs en danger d’arrestation, Gérard et Annik Bader, 8 et 7 ans. Un peu plus tard leurs parents vinrent se joindre à eux jusqu’au départ de leur père pour le maquis. Les Bader, Juifs français depuis des générations, avaient fui Boulogne-sur-Mer en 1940. Ils trouvèrent réfuge dans une maison près de Moissac où ils firent connaissance de Fernande Larroque, la fille aînée de Marie qui habitait chez sa belle-famille, les Prouzet, et dont le mari était prisonnier de guerre en Allemagne. Ils y vécurent jusqu’à l’arrestation d’une tante en 1943. Ils décidèrent alors de s’enfuir et trouvèrent refuge chez un fermier résistant du nom de « Maxime ». Quelques jours plus tard, les deux enfants Bader furent convoyés par un transporteur de Moissac, M. Fourniel, dans son camion gazogène à Montcuq. Fernande les accompagnait pour convaincre sa mère de les héberger car elle n’avait pas été prévenue. Marie accepta de les cacher et les présenta aux voisins comme des proches réfugiés du Nord de la France. Ils furent scolarisés et intégrés non pas comme dans une « famille d’accueil » mais comme dans leur « propre famille ». Les risques que Marie prenait étaient graves car des détachements d’Allemands visitaient souvent sa ferme, généralement pour se ravitailler. Mais à chaque incursion, les Bader étaient dispersés et cachés chez des voisins jusqu’à la dissipation du danger. Des groupes de maquisards venaient aussi se restaurer et se reposer quelques heures dans sa ferme. La famille Larroque sauva les Bader jusqu’à la Libération par «volonté de rétablir les libertés individuelles, la tolérance, le désir de rétablir la République».
Le 18 juillet 2004, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie Larroque le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse – La Dépêche du Midi du 29/05/2005 18 août 2016 09:51:19 |
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