Dossier n°10329 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie-Josèphe (Philippe) Courbet

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 18/08/1904
Date de décès : 14/07/2002
Profession : Assistante sociale
    Localisation Ville : Paris (75011)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Née en 1904, Marie-Josèphe Courbet  a travaillé en tant qu’assistante sociale au service clandestin du dispensaire de la Rue Amelot à Paris de 1942 à 1944. En tant que telle, comme en témoigne le Professeur Henri Baruk, elle a convoyé et placé  de nombreux enfants et consacré le meilleur de ses forces à leur sauvetage. Elle rendait ensuite visite à ces enfants dans les coins perdus où ils étaient cachés. C’est ainsi qu’une mission très particulière a été confiée à cette femme courageuse qui n’était pourtant pas juive, celle de se rendre auprès d’un garçon qui avait manifesté, dans une lettre à sa mère l’intention de se convertir. Elle s’est déplacée trois fois jusqu’au  village où vivait ce garçon pour le dissuader d’accomplir ce pas et discuter fermement avec le curé. Elle a ainsi fait échec à ce plan de conversion et est rentrée à Paris très satisfaite de cette victoire.

    Rosette Zylbersztajn  alors âgée de 7 ans, dont le père, étranger engagé volontaire, avait été fait prisonnier, était restée avec sa mère et ses deux frères à Paris et toute la famille avait été arrêtée une première fois en Juillet 1943 et relâchée en tant que famille de prisonnier. La mère demanda au service social La mère et l’enfant, de la rue Amelot de placer les enfants mais leur séjour dans la maison d’enfants de la Varenne Saint Hilaire fut de courte durée,  vu le risque d’arrestation. La mère put rejoindre un court moment ses enfants à la gare Montparnasse où ils l’attendaient au Centre d’Hébergement de la Croix Rouge sous la conduite de Marie-Josèphe Courbet. Celle-ci avait exercé les enfants à se déclarer comme petits réfugiés de Brest partant à la campagne. De là elle les convoya jusqu’à Pont-de-Braye d’où un cheminot résistant les emmena jusqu’au village de Trôo (Loir-et Cher) où plus de vingt enfants furent accueillis dans des familles, bien que la Kommandantur fût installée dans le village. Marie-Josèphe Courbet n’avait pourtant pas manqué de signaler à la famille Proust qui cachait la petite fille qu’elle prenait des risques en hébergeant des enfants juifs, comme si elle-même en les convoyant et ainsi les sauvant, n’en avait pas pris.

    Le 18 août 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Marie-Josèphe Courbet, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Rosette Zylbersztain, née en 34, habitait à Paris 11ème avec sa mère et ses deux frères, le père engagé volontaire ayant été fait prisonnier.

    Après la rafle du Vel d’Hiv, à laquelle ils échappent et en raison du danger, la mère décide de mettre sa fille et son petit frère d’abord en nourrice, puis dans une maison d’enfants à La Varenne Saint Hilaire, par l’intermédiaire du service social du dispensaire  » La mère et l’enfant « , 36, rue Amelot, 75011 Paris.
    A la fin 43, les enfants ont dû quitter précipitamment cette maison pour échapper à une arrestation collective.
    Ils ont été envoyés par Madame Marie-Josèphe Courbet (1904/2002) jusqu’à la gare Montparnasse, où ils ont pu revoir leur mère, puis, jusqu’à Trôo, village du Loir-et-Cher.

     Par la suite, Madame Courbet est venue les voir dans la famille d’accueil, Monsieur et Madame Proust, où ils ont été placés jusqu’à la fin de la guerre (moyennant finances). Il y a eu une vingtaine d’enfants juifs cachés dans la région avec la complicité et l’aide du maire, du curé, de l’instituteur.

    Article de presse – Humanité Dimanche de octobre 1996

     




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