Dossier n°10339 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Fernande Terré

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 25/04/1921
Date de décès : 03/07/1993
Profession : Fermière

Germaine Terré

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 16/10/1922
Date de décès : //
Profession : Fermière

Jean Terré

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 29/03/1924
Date de décès : 15/04/1988
Profession : Apprenti boulanger

Léopold Terré

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 04/11/1892
Date de décès : 03/02/1967
Profession : Fermier

Marie (Duprat) Terré

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 01/04/1897
Date de décès : 07/11/1990
Profession : Fermière
    Localisation Ville : Morlaas (64160)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Marie et Léopold Terré étaient agriculteurs à Saint-Armou (Pyrénées-Atlantiques). Germaine et Fernande, leurs deux filles célibataires d’une vingtaine d’années, vivaient avec eux à la ferme alors que leur fils Jean, 18 ans, était apprenti boulanger à Riscle dans Gers. Quelques familles de réfugiés juifs étrangers y avaient été assignées à résidence. Ce fut le cas de Pinkas Bochner, 22 ans, né en Allemagne, et réfugié avec sa famille à Anvers après la montée de Hitler au pouvoir. Avec l’invasion allemande, ils s’étaient enfuis vers le sud de la France. A Riscle, Pinkas se lia d’amitié avec Jean Terré. Tous deux célibataires à l’époque, sortaient souvent ensemble. A l’automne 1942, les gendarmes vinrent arrêter Pinkas ainsi que d’autres Juifs étrangers. Interné au camp du Vernet, il se retrouva bientôt dans un wagon à bestiaux en route vers Drancy. Résolu à s’évader, il réussit à réaliser son projet à l’occasion d’un arrêt du convoi à Souillac. Dans sa fuite, il s’adressa aux premiers venus sur son chemin qui l’orientèrent vers la communauté juive du village. Il fut hébergé pendant plusieurs jours et prit contact avec sa sœur restée à Riscle. Elle demanda alors à Jean de l’aider à secourir Pinkas. Jean partit à Lyon chercher des faux papiers pour son ami. Comme ce dernier ne pouvait rester à Riscle où on le connaissait, Jean proposa alors de l’emmener chez ses parents à Saint-Armou. La famille Terré lui offrit une chambre où il resta « terré » pendant deux ans, ne sortant que dans la soirée. Ses hôtes l’ont nourri et ont subvenu à tous ses besoins, tandis que le père de Pinkas leur versait une petite pension. Il passait ses journées à écouter la B.B.C et parfois ses soirées auprès de la cheminée tentant d’engager la conversation avec ses protecteurs. Mais les Terré, des gens simples, étaient plus travailleurs que beaux parleurs. Par pure humanité, ils ont sauvé la vie de Pinkas Bochner.

    Le 9 août 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie et Léopold Terré ainsi qu’à leurs enfants Jean, Fernande et Germaine le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    Article de presse - La république des pyrénées du 09/06/2007Article de presse – La république des Pyrénées du 09/06/2007
    Article de presse - La république des pyrénées du 04/06/2007Article de presse – La république des Pyrénées du 04/06/2007