Les Justes
Odette (Diard) Chaufournais
Année de nomination : 2004Date de naissance : 15/10/1912
Date de décès : 02/12/1998
Profession : Mère au foyer
Vincent Chaufournais
Année de nomination : 2004Date de naissance : 22/01/1903
Date de décès : 04/06/1980
Profession : Ouvrier d’usine
Département : Loir-et-Cher
Région : Centre-Val de Loire
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Odette et Vincent Chaufournais, ouvriers agricoles, résidaient avec leurs deux enfants de 9 et 11 ans (en 1942), dans un petit hameau comptant neuf habitations à Villerable (Loir-et-Cher). Odette avait une amie vendomoise, Mme Philippeau, en relation avec une organisation juive chargée de placer des enfants à la campagne qui lui demanda si elle acceptait d’en recevoir deux. Les deux femmes se rendirent alors à Paris pour chercher les petits Windland, à la fin de l’été 1942. Le père des enfants, Juif polonais, avait été arrêté en 1941 et déporté à Auschwitz. Le 16 juillet 1942, jour de la rafle du Vel’d’Hiv’, Mme Windland et ses deux fils, Michel et Simon de 14 et 8 ans furent arrêtés à leur tour et internés. Par miracle, ils furent libérés et étaient rentrés chez eux quand Odette et son amie se présentèrent. Elles furent choquées de les voir porter l’étoile jaune qu’elles enlevèrent. Les Chaufournais vivaient humblement et les enfants n’avaient pas de carte de ravitaillement. Mais pour Odette, « à la campagne, on se débrouillait, on élevait des volailles, des lapins, on avait des légumes ». Simon fut scolarisé et Michel embauché chez un fermier voisin, M. Asselin. Ils allèrent à la messe pour faire comme tout le monde. Simon a témoigné qu’Odette «…jolie femme, vive et gaie, adorant chanter, s’est occupée de moi comme si j’étais un de ses enfants ». Les voisins qui se connaissaient tous n’ont rien divulgué. Pourtant les risques pris par les Chaufournais étaient grands puisque leur ferme subit des perquisitions. Les Allemands vinrent aussi y rechercher leur neveu, réfractaire du STO. A sa place, ils trouvèrent Michel caché dans la cave qui eut la présence d’esprit de dire: « Je me cache car M. Chaufournais me défend de boire du vin ». Le frère d’Odette était aussi un grand résistant. Le patriotisme des Chaufournais s’exprima par le sauvetage des deux enfants juifs dont les parents disparurent dans les camps.
Le 9 août 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Odette et Vincent Chaufournais, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Invitation cérémonie Chaufournais |