Dossier n°10355 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2004

Jean Rous

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 20/06/1891
Date de décès : 23/02/1982
Profession : Employé de bureau EDF

Jeanne Rous Gebellin

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 23/03/1908
Date de décès : 14/10/1994
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Nice (6000)
    Département : Alpes-Maritimes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Jean ROUS
    Jeanne et Jean Rous résidaient à Nice (Alpes-Maritimes) avec leur fils unique Jacques, 5 ans en 1943. Jean était employé de l’EDF et grand mutilé de la Guerre de 1914-1918. En 1940, les Poch, une famille de réfugiés juifs de Paris, vinrent s’installer dans l’immeuble en face de chez eux. Ils se lièrent d’amitié. Les Poch avaient deux garçons et leur fille Andrée naquit à Nice en 1940. Andrée et Jacques grandirent ensemble et devinrent compagnons de jeux. Au moment de l’occupation allemande de la zone italienne, les deux garçons Poch furent pris en charge par l’OSE et transférés clandestinement en Suisse. En novembre 1943, la Gestapo fit irruption et arrêta le couple Poch ainsi que d’autres membres de la famille. Ils furent déportés et assassinés dans l’Est. Au moment de l’arrestation de ses parents, Andrée était chez les Rous et jouait avec Jacques. Jeanne et Jean décidèrent de la garder chez eux malgré les risques encourus puisque les voisins la connaissaient et savaient qu’ils cachaient une petite juive. Les dangers à Nice devenant plus alarmants, les Rous décidèrent de mettre Andrée à l’abri dans leur maison de famille à Annot, un petit village des Alpes de Haute-Provence perché dans les montagnes à 100 km de Nice. Pour qu’elle n’y soit pas seule et dépaysée, ils y envoyèrent aussi Jacques qui resta avec elle. Mais bientôt, une descente de la Gestapo à Annot les obligea à ramener les enfants à Nice. Par l’intermédiaire d’une amie, ils prirent alors contact avec le réseau Marcel, dirigé par Moussa Abadi et Odette Rosenstock et soutenu par Monseigneur Rémond*, qui parvinrent à sauver 527 enfants juifs. Andrée fut accueillie à « La maison des enfants » de Grasse, de juin 1944 à juin 1945, et ensuite transférée à Cannes au « Rayon de Soleil ». En octobre 1946, le frère de son père vint la rechercher et l’emmena chez lui à Metz. Les Rous l’avaient hébergée pendant huit mois à titre gracieux.     

    Le 13 octobre 2004, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Jeanne et Jean Rous le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    La famille Poch habitait à Paris 20ème. Le père était peintre en bâtiment. Ils ont eu 3 enfants dont Maurice, né en 1930, Max, né en 1931. La famille trouve refuge à Nice, où Andrée naît en septembre 1940. En 1943, les deux garçons sont placés par l’intermédiaire de l’UGIF, en Suisse. Le 8 novembre 1943, les parents Poch et une tante, sont arrêtés par la Gestapo, transférés à Drancy, puis déportés à Auschwitz, d’où ils ne reviendront pas.

    La petite Andrée Poch était ce jour-là chez les voisins de ses parents, JEAN et JEANNE ROUS, avec leur fils Jacques Rous, son compagnon de jeux. La famille Rous a caché Andrée, à Nice, puis à Annot (Alpes de Haute Provence), jusqu’en juin 1944. L’arrivée de la Gestapo à Annot rendait le séjour dangereux. Andrée fut confiée alors au Réseau Marcel (Moussa Abadi et Odette Rosenstock) qui, avec l’aide et la complicité de Mgr Paul Rémond, évêque de Nice, sauva 527 enfants juifs, dans la région de Nice.

    Mgr Rémond fut nommé Juste parmi les Nations le 2 décembre 1991.

    Documents annexes

    Article de presseArticle de presse
    15 mars 2014 11:43:06
    Invitation cérémonie RousInvitation cérémonie Rous
    15 mars 2014 11:42:46

    Articles annexes