Les Justes
Année de nomination : 2004Marie-Louise (Louradour) Bleyzat
Année de nomination : 2004Date de naissance : 28/10/1879
Date de décès : 30/04/1975
Profession : Maraîchère, cultivatrice
Département : Corrèze
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
L'histoire
Marie-Louise Bleyzat et son mari, cultivateurs-maraîchers, vivaient à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) et exploitaient leur ferme à Turenne, proximité. L’une de leurs deux filles habitait chez eux avec son mari et son fils et l’autre à Paris. Mais ils hébergeaient leur petite-fille parisienne et son mari, favorable à la collaboration. Marie-Louise, s’opposait profondément au nazisme et écoutait Radio-Londres. En 1940, les Bleyzat louèrent l’appartement au-dessus du leur à des réfugiés juifs lorrains, les Cerf. La famille comprenait les parents et deux filles, Monique, 14 ans, et sa sœur, Nicole, 11 ans. M. Cerf père, négociant en bestiaux, donnait un coup de main à la ferme des Bleyzat. Ils offrirent alors aux réfugiés un petit jardin pour y cultiver des légumes et y élever de la volaille. Quand les Cerf furent obligés de se faire recenser, puis firent apposer le tampon « Juif » sur leurs cartes d’identité, Marie-Louise chargea deux sacs à provisions et se rendit en ville. Elle en revint avec des cartes dépourvues du dangereux tampon. M. Cerf voulut la dédommager mais pour toute réponse, elle dit « c’est mon problème ! ». Plus tard, les Cerf furent assignés à résidence surveillée à Allassac. Et à nouveau, Marie-Louise chargea deux sacs à provisions et descendit en ville d’où elle revint munie d’un ordre abolissant le décret. De nombreux assignés ont été arrêtés et déportés. Au moment de la retraite de la Division « Das Reich » qui commit les atrocités d’Oradour-sur-Glane et de Tulle, Marie-Louise offrit aux Cerf sa ferme de Turenne pour les protéger des rafles. Ils passaient la nuit dans la ferme et dans la journée gardaient les vaches pour éviter d’éveiller les soupçons des voisins. Marie-Louise envoyait son petit-fils les ravitailler en nourriture cuisinée une fois tous les deux jours pour qu’ils n’aient pas à faire du feu. Dans sa grange fermée dont elle gardait précieusement la clef, elle cachait des aviateurs anglais ou des maquisards recherchés. Elle avait sauvé la vie des Cerf à trois reprises. Ceux-ci ont gardé des liens solides avec ses filles et petits-enfants.
Le 4 novembre 2004, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Louise Bleyzat le titre de Juste des Nations.
Le témoignage
Monsieur et Madame Cerf et leurs deux filles habitaient à Brive la Gaillarde au dessus des Bleyzat, qui les ont aidés et cachés.
Quand les restrictions ont commencé, ils leur ont donné un jardin, du lait, des oeufs, un local pour élever de la volaille. Sans demander de contribution financière, M. Cerf donnait seulement un coup de main de temps et temps.
Madame Bleyzat a réussi à faire enlever sur la carte d’identité d’une des petites Cerf la mention » juive « . Grâce à elle également, ils ont évité l’ordre de partir en résidence surveillée (tous ceux qui y sont allés ont été déportés).
Documents annexes
Article de presse – La Montagne du 27/10/2005 16 octobre 2013 10:23:36 | |
Invitation cérémonie Bleyzat 16 octobre 2013 10:07:00 |