Dossier n°10365 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Joseph Triguel

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 05/02/1899
Date de décès : 15/06/1972
Profession : cantonnier

Marie-Louise (Olivier) Triguel

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 29/10/1899
Date de décès : 12/01/1983
Profession : Mère au foyer, 2 enfants
    Localisation Ville : Fougerolles-du-Plessis (53190)
    Département : Mayenne
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Joseph & Marie Triguel
    Joseph Triguel et Marie-Louise, sa femme, demeuraient à Fougerolles du Plessis (Mayenne). Le couple vivait très modestement et René, leur fils aîné de 16 ans, travaillait déjà alors que le cadet poursuivait encore ses études. Joseph était cantonnier et Marie-Louise faisait des travaux de couture. Dans le courant de l’année 1943, ils accueillirent sous leur toit deux garçons juifs. L’un était Albert London, 7 ans, et l’autre Armand Goldstein. Dès le début des hostilités, ses parents, Juifs d’origine polonaise, pressentant les difficultés à venir, avaient mis Albert en nourrice à Aulnay-sous-Bois. Restés à leur domicile familial à Paris, ils furent arrêtés et déportés avec leur fils aîné au cours de la rafle du Vel’d’Hiv. La nourrice d’Albert tenta de rentrer dans l’enceinte du Vélodrome pour qu’il puisse voir ses parents mais, par chance, un gendarme lui conseilla de ne pas insister et de s’éloigner. Elle ne put garder l’enfant qui périgrina de nourrice en nourrice durant une période qui constitue un trou-noir dans sa mémoire. Finalement, il fut reccueilli par les Triguel. Leur maison consistait en une pièce unique avec trois lits. La cheminée servait pour le chauffage et la cuisine. L’eau provenait du puits et il fallait se laver à l’extérieur. Les conditions étaient rudes mais les Triguel offrirent aux enfants un foyer jusqu’à la Libération. Ils furent scolarisés dans la classe unique du village où l’institutrice assurait plusieurs niveaux d’études en même temps. Après la guerre, ses parents ayant disparu dans la tourmente, Albert fut adopté par des amis de la famille qui avaient retrouvé ses traces à Fougerolles. Il reconnut que tout ce qu’il avait fait dans sa vie, il le devait – entre autres – à la famille Triguel « qui a su prendre ses responsabilités dans des moments difficiles : elle a caché et soustrait des enfants innocents à la barbarie nazie ».

    Le 18 juillet 2005, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Louise et Joseph Triguel le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    Dès le début des hostilités, M. et Mme London, d’origine polonaise, parents d’Albert, l’éloigne de Paris et le mettent en nourrice à Aulnay-sous-Bois. Lors des grandes rafles de juillet 1942, ses parents et son frère ainé, Marcel, sont arrêtés. Albert ne reverra jamais sa famille. Alors que la nourrice tente de rapprocher Albert de ses parents, en le conduisant au Vel d’Hiv, un agent lui conseille d’éloigner l’enfant. Ce sera ensuite un séjour d’un an chez des fermiers en Normandie par le biais d’organismes, puis l’arrivée à Fougerolles du Plessis, chez M. et Mme Triguel décembre 1944.

    C’est une modeste famille avec deux enfants, Joseph et René, le père est cantonnier municipal, la mère fait quelques travaux de couture. Un autre enfant juif est présent, mais sa trace est perdue, il s’agit d’Armand Goldstein.

    M. et Mme Triguel connaissaient bien la situation des enfants qu’ils gardaient et ce qu’ils encouraient s’ils étaient dénoncés, cependant, sans faillir, ils ont assumé cette responsabilité, traitant ces enfants comme les leurs, partageant leurs maigres ressources, modestes et très humbles, ces personnes dévouées étaient persuadées que ce qu’elles avaient fait pendant la guerre était banal.

    Après la guerre, Albert part à l’orphelinat Rothschild puis sera retrouvé, après recherches, par des amis fidèles de ses parents M. et Mme Bartok qui l’adopteront.

     

    Documents annexes

    Article de presse - Courrier de la mayenne du 08/06/2006Article de presse – Courrier de la mayenne du 08/06/2006
    4 janvier 2014 11:20:31
    Article de presse du 08/06/2006Article de presse du 08/06/2006
    4 janvier 2014 11:19:40
    Article de presse - Ouest france du 31/05/2006Article de presse – Ouest france du 31/05/2006
    4 janvier 2014 11:18:28
    Article de presse - Gazette de la manche du 07/06/2006Article de presse – Gazette de la manche du 07/06/2006
    4 janvier 2014 11:17:26
    Invitation  cérémonie TriguelInvitation cérémonie Triguel
    4 janvier 2014 11:16:28

    Articles annexes

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