Dossier n°10369 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Germaine (Dupuy) Chevrieux

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 18/07/1919
Date de décès : //
Profession : Cultivatrice

Gilbert Chevrieux

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 26/01/1912
Date de décès : 09/01/1984
Profession : Cultivateur

Arthur Dupuy

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 05/12/1876
Date de décès : 16/11/1967
Profession : Cultivateur

Henriette (Etourmy) Dupuy

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 13/08/1885
Date de décès : 10/10/1971
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Requeil (72510)
    Département : Sarthe
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    La famille Dupuy, Arthur et Henriette, alors dans la soixantaine, et leurs enfants Germaine et Gilbert Chevrieux habitaient à Requeil (Sarthe) où ils exerçaient la profession de cultivateurs lorsqu’ils ont accepté de recevoir chez eux des enfants en danger. C’est ainsi que Jean Kac, devenu Jean Moreau, mais sans l’aide de faux papiers qui n’étaient alors pas exigés pour un enfant né en 1934, est arrivé un jour de février 1944 à la ferme des Dupuy, « Bel Air », en compagnie d’une petite fille du nom de Simone Khalifa. Jean était fils d’un Juif étranger engagé volontaire fait prisonnier et d’une mère qui n’avait pour toute ressource que l’allocation  versée aux femmes de prisonniers de guerre. Une voisine leur avait porté secours lors de différentes rafles et finalement il avait été confié au père Théomir Devaux* qui se chargeait de trouver des lieux d’accueil et de refuge pour des enfants en danger. Il a séjourné deux ou trois semaines chez les Dupuy en attendant que leur fille Germaine qui venait d’accoucher, puisse le prendre en charge comme il était prévu. Ce qui fut fait un peu plus tard et Jean passa donc au « Mélier », une ferme des Chevrieux,  jusqu’à la Libération alors que Simone restait chez les Dupuy. Il y a mené une vie normale, fréquentant l’école du village. Sa présence au « Mélier » était expliquée aux voisins comme due à la nécessité d’éviter à un enfant de Paris les affres des privations et des bombardements. Il était considéré comme faisant partie de la famille, jouissant d’une attention affectueuse, disposait d’une chambre et ne souffrait de rien en dépit du froid intense de cette période. Les petites sommes versées à la famille ne l’indemnisait que très peu de ses frais et des risques encourus, étant donné qu’une unité allemande stationnait à moins de cinq cent mètres, au château de la Roche-Mailly. La guerre finie, Jean a retrouvé ses parents et son nom mais n’a jamais oublié sa famille d’accueil et a conservé d’étroites relations avec elle.

    Le 4 novembre 2004 Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Arthur et Henriette Dupuy et à Gilbert et Germaine Chevrieux le titre de Justes parmi les Nations.

    Le témoignage

    Salomon KAC, né à LODZ (POLOGNE) et Cypra Raca Kac, née à LODZ, arrivent en France en 1926, se marient en 1931. Avant la guerre, le père exerce la profession de tailleur à domicile, la mère celle de finisseuse, ils habitent au 47 rue Descartes à Paris 5ème.

    En 1939, le père s’engage au 22ème Régiment de Marche des Volontaires Etrangers. Fait prisonnier, il ne rentrera de captivité qu’en Août 1945.
    La mère et l’enfant Jean KAC subsistent grâce aux allocations d’épouse de prisonnier de guerre. Courant 1943, après un contrôle de police périlleux, la mère confie son fils Jean quelques mois au collège Sainte –Barbe de Fontenay, comme interne, mais il ne s’adapte pas.

    Devenu Jean MOREAU, l’enfant est confié au Père DEVAUX, organisateur d’ un départ d’ enfants à cacher dans la Sarthe. Jean sera d’abord gardé 2 à 3 semaines chez les DUPUY à Bel – Air, puis, de Février à Septembre 1944 , dans la ferme de leurs enfants, les CHEVRIEUX, au  » Mélier « . Il y sera très bien traité, sur tous les plans, allant à l’école du village. Sa mère revient le chercher en Septembre 1944.
    Jean KAC est toujours resté en relation avec Germaine CHEVRIEUX. 

    Documents annexes

    Article de presse -Ouest France 10/09/2005Article de presse -Ouest France 10/09/2005