Les Justes
Année de nomination : 1976Daniel Trocmé
Année de nomination : 1976Date de naissance : 28/04/1912
Date de décès : 04/04/1944
Profession : Professuer au collège « Cévénol » Professuer à l’école des « Roches », directeur d’un home d’enfants « les Grillons »
Département : Haute-Loire
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
L'histoire
Daniel Trocmé enseignait la physique, la chimie et les sciences naturelles au pensionnat Les Roches, prestigieux et vénérable prep. school à l’anglaise à Verneuil (Eure). En 1941, répondant à l’appel de son oncle le pasteur André Trocmé (q.v.), il accepta de venir à Chambon-sur-Lignon prendre la direction des Grillons, un pensionnat qui avait été créé par l’organisation des Quakers américains, « The Americain friends Service Committee », pour abriter des enfants juifs. Cet homme résolu et d’aspect sévère avait de grandes qualités de coeur. Jonathan Gali, qui trouva refuge et travail aux Grillons quand il avait seize ans, se souvient d’un personnage fascinant et d’une grande culture : « Daniel Trocmé ne pensait jamais à lui même, et il était profondément consciencieux. La nuit, on pouvait parfois surprendre le directeur, travaillant à la faible lumière d’une veilleuse, en train de réparer avec des morceaux de pneu les chaussures des enfants ». Les matins d’hiver, il préparait de la soupe dans une grosse marmite. Cet homme souffrant d’une affection cardiaque mettait la marmite sur une brouette et faisait deux kilomètres sur une route en pente pour le déjeûner des écoliers du pensionnat. Le soir, il lisait une histoire aux enfants et en discutait ensuite longuement avec eux. Daniel Trocmé participait activement à la protection et au sauvetage de ses protégés. Après quelques mois, Daniel Trocmé accepta aussi la charge de directeur du Foyer universitaire des Roches. C’est là que le 29 juin 1943, la Gestapo fit une descente et demanda à voir le directeur. Daniel Trocmé se trouvait alors aux Grillons et aurait pu s’enfuir par la porte de derrière, mais rejoignit ses élèves juifs. Sous la menace de mitraillettes, il fut conduit avec dix-huit étudiants à la prison de Moulins. Il continua à faire preuve de courage et de détermination, soutenant le moral de ses élèves. Accusé par la Gestapo, qui l’interrogeait dans son quartier général de Moulins, d’avoir protégé un adolescent juif de seize ans, il répliqua qu’il ne faisait qu’aider les persécutés. En août 1943, il fut interné au camp de Compiègne, puis déporté à Dora et plus tard à Majdanek. En avril 1944, Daniel Trocmé périt dans les chambres à gaz de ce camp. Il avait tout juste 34 ans.
Le 18 mars 1976, Yad Vashem a décerné à Daniel Trocmé le titre de Juste parmi les Nations.
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