Dossier n°1037 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1976

Daniel Trocmé

Année de nomination : 1976
Date de naissance : 28/04/1912
Date de décès : 04/04/1944
Profession : Professuer au collège « Cévénol » Professuer à l’école des « Roches », directeur d’un home d’enfants « les Grillons »
    Localisation Ville : Le Chambon-sur-Lignon (43400)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Daniel Trocmé enseignait la physique, la chimie et les sciences naturelles au pensionnat Les Roches, prestigieux et vénérable prep. school à l’anglaise à Verneuil (Eure). En 1941, répondant à l’appel de son oncle le pasteur André Trocmé (q.v.), il accepta de venir à Chambon-sur-Lignon prendre la direction des Grillons, un pensionnat qui avait été créé par l’organisation des Quakers américains, « The Americain friends Service Committee », pour abriter des enfants juifs. Cet homme résolu et d’aspect sévère avait de grandes qualités de coeur. Jonathan Gali, qui trouva refuge et travail aux Grillons quand il avait seize ans, se souvient d’un personnage fascinant et d’une grande culture : « Daniel Trocmé ne pensait jamais à lui même, et il était profondément consciencieux. La nuit, on pouvait parfois surprendre le directeur, travaillant à la faible lumière d’une veilleuse, en train de réparer avec des morceaux de pneu les chaussures des enfants ». Les matins d’hiver, il préparait de la soupe dans une grosse marmite. Cet homme souffrant d’une affection cardiaque mettait la marmite sur une brouette et faisait deux kilomètres sur une route en pente pour le déjeûner des écoliers du pensionnat. Le soir, il lisait une histoire aux enfants et en discutait ensuite longuement avec eux. Daniel Trocmé participait activement à la protection et au sauvetage de ses protégés. Après quelques mois, Daniel Trocmé accepta aussi la charge de directeur du Foyer universitaire des Roches. C’est là que le 29 juin 1943, la Gestapo fit une descente et demanda à voir le directeur. Daniel Trocmé se trouvait alors aux Grillons et aurait pu s’enfuir par la porte de derrière, mais rejoignit ses élèves juifs. Sous la menace de mitraillettes, il fut conduit avec dix-huit étudiants à la prison de Moulins. Il continua à faire preuve de courage et de détermination, soutenant le moral de ses élèves. Accusé par la Gestapo, qui l’interrogeait dans son quartier général de Moulins, d’avoir protégé un adolescent juif de seize ans, il répliqua qu’il ne faisait qu’aider les persécutés. En août 1943, il fut interné au camp de Compiègne, puis déporté à Dora et plus tard à Majdanek. En avril 1944, Daniel Trocmé périt dans les chambres à gaz de ce camp. Il avait tout juste 34 ans.

    Le 18 mars 1976, Yad Vashem a décerné à Daniel Trocmé le titre de Juste parmi les Nations. 

    Maison de Daniel TROCME

    Daniel TROCME

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