Dossier n°10402 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Alexandre Berbonde

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 13/12/1907
Date de décès : 22/05/1991
Profession : Directeur d’école

Marcelle (Lasserre) Berbonde

Année de nomination : 2004
Date de naissance : //
Date de décès : 11/0001/
Profession : Institutrice
    Localisation Ville : Périgueux (24000)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Alexandre Berbonde, secondée par sa femme Marcelle, dirigeaient l’établissement catholique d’enseignement privé avec internat «Saint-Jean» à Périgueux (Dordogne). Sous l’Occupation, ils y accueillirent une vingtaine d’enfants juifs pour des séjours de durée variable. Marcel Wieder, 8 ans, et son frère Roland, 9 ans, y furent scolarisés durant l’année 1941-1942. Originaire d’Alsace, leur famille s’était repliée en Dordogne et les enfants placés à Saint-Jean par Hélène Dupuy*, grande résistante, dont ils prirent le nom. Par la suite, elle les transféra chez une famille de fermiers. Simon Hahn, 8 ans, originaire d’Allemagne réfugié à Strasbourg, intégra l’école Saint-Jean en 1941 après l’exode de sa famille à Périgueux. Il y suivit deux années scolaires. Herman Herszkorn, 13 ans, originaire de Strasbourg, fut scolarisé en demi-pension à Saint-Jean après l’invasion allemande de la zone sud. Il y resta jusqu’en 1945. Refusant d’aller au cathéchisme, de suivre la messe et de dire les prières, il fut traité de « sale juif » par ses camarades. M. Berbonde réunit alors tous les élèves et leur fit les remontrances nécessaires pour mettre fin à ces brimades. Roger Baer, 7 ans, et sa mère, embauchée comme cuisinère, y séjournèrent durant l’année 1944. Marcelle avait consigné dans une chambre isolée un jeune couple d’origine juive avec son bébé, déclarés sous quarantaine pour cause de maladie contagieuse. Elle seule avait le droit de leur porter à manger. La plus grande discrétion était observée quant à l’identité juive des enfants car quelques enseignants affichaient des idées collaborationnistes. Quand la police venait perquisitionner l’école, le directeur mettait à l’abri les enfants juifs en danger. L’un de leurs protégés décrivit le couple Berbonde comme: « Chrétiens, résistants et gaullistes » pour qui « la charité chrétienne avait … un sens réel ». Leurs anciens pensionnaires juifs leur conservent une grande reconnaissance.

    Le 4 novembre 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marcelle et Alexandre Berbonde, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Une vingtaine d’enfants juifs furent cachés à l’école catholique Saint-Jean de Périgueux grâce au courage de son directeur, Alexandre BERBONDE, alors âgé de 35 ans seulement et de celui de son épouse et assistante Marcelle. Et ce, dès 1941, au nez et à la barbe de collègues miliciens.

    De faux noms furent donnés à ces enfants cachés, qui devaient fuir pendant les rafles et les inspections des SS à l’intérieur de l’établissement.

    La cuisinière de la cantine scolaire était la mère d’un de ces garçons âgés de sept ans.

    De gauche à droite; Wielhem Baer, Ellen Baer, Paula Baer, Gertrude Baer, M. Maier, Walter-Simon Hahn en 1942

    De gauche à droite; Wielhem Baer, Ellen Baer, Paula Baer, Gertrude Baer, M. Maier, Walter-Simon Hahn en 1942

    Documents annexes

    Article de presse - Ville périgourdine du 27/01/2003 Article de presse – Ville périgourdine du 27/01/2003
    Invitation cérémonie BerbondeInvitation cérémonie Berbonde