Dossier n°10405 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Emilienne Guillet Castel

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 22/11/1900
Date de décés : 06/11/1954
Profession : Femme au foyer

Robert Guillet

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 26/11/1895
Date de décés : 04/06/1948
Profession : Facteur

L'histoire

Robert et Emilienne Guillet étaient de famille modeste, le chef de famille exerçant la fonction de facteur à Donnemarie en Montos (Seine et Marne). Ils connaissaient bien la famille Bergher de Paris qui louait tous les ans une maison dans le village durant les vacances scolaires et avaient l’habitude de laisser en pension chez les Guillet leur fils Maurice. Lorsqu’en juillet 1942 ils demandèrent aux Guillet d’accueillir Maurice, alors âgé de neuf ans, pour le mettre à l’abri, Emilienne vint elle-même le chercher à Paris accompagnée de ses fils André et Roger. André, évadé du S.T.O. braconnait avec lui dans les bois, comportement qu’il jugeait alors normal. Un jour où sa ration de pain avait été dévorée par les souris, tous partagèrent leur ration avec l’enfant.. Aux yeux des voisins Maurice passait pour un cousin parisien et, avec la complicité du maire, son nom avait été modifié en Berger. Il aidait à s’occuper de la petite fille de ses hôtes, Simone Bodier, dont le père était alors en Allemagne, allait à l’école et jouissait de l’affection de toute la famille. Il resta là jusqu’au printemps 1946, toute sa famille ayant été déportée. Il a toujours regretté que ses parents n’aient pas aussi confié leurs deux filles à ces gens de bien, généreux et courageux. Evoquant leurs liens avec Henri, les Guillet ont écrit: « Aujourd’hui encore, il fait partie de notre famille, ainsi que sa femme et ses enfants ».

Le 11 mai 2004, Yad Vashem – Institut International pour la MĂ©moire de la Shoah a dĂ©cernĂ© Ă  Robert et Émilienne Guillet le titre de Juste parmi les Nations.

Le témoignage

D’origine roumaine, HaĂŻm & Bina Bergher vivaient avant guerre Ă  Paris avec leurs trois enfants : Maurice, ses soeurs Julia et Vera. Une partie de leur appartement au 50, rue Labat dans le 18ème Ă  Paris servait d’atelier, car Monsieur Bergher Ă©tait tailleur pour dames. Sa
femme travaillait avec lui, ainsi que trois employés.

Chaque Ă©tĂ©, la famille louait pour un mois de vacances une maison Ă  Donnemarie-Dontilly . Au bout de ce mois, Maurice Ă©tait laissĂ© en pension jusqu’Ă  la fin des vacances scolaires dans la Famille Guillet, leurs sympathiques voisins.

Lors de la grande rafle du 16 juillet 42, Maurice assiste Ă  l’arrestation d’un des employĂ©s et de ses deux enfants. Pour protĂ©ger leur fils, les parents Bergher prennent immĂ©diatement contact avec Madame Guillet, qui vient aussitĂ´t chercher l’enfant et l’emmène chez elle.

Les parents de Maurice, ainsi que ses deux sœurs, sont arrêtés peu après, le 24/09/42 et déportés à Auschwitz par le Convoi 38.

Maurice a Ă©tĂ© accueilli avec chaleur et affection par les Ă©poux Guillet eux-mĂŞmes parents de quatre enfants et qui gardaient aussi une grand-mère. Robert Guillet Ă©tait facteur, les revenus Ă©taient modestes, mais aucune diffĂ©rence n’Ă©tait faite entre les enfants. Le nom de Maurice avait pu ĂŞtre changĂ© en Berger, grâce Ă  l’intervention du maire de l’Ă©poque, M. Joseph Lecointre.

Maurice n’a quittĂ© ses sauveteurs qu’en 1946 lorsqu’un oncle maternel est venu le prendre en charge. Des relations amicales et affectueuses ont toujours Ă©tĂ© conservĂ©es entre Maurice et ses sauveteurs, en particulier avec Denise, aujourd’hui Madame Fromont, sa compagne de jeux d’enfance.

Documents annexes

Article de presse Article de presse
27 juin 2015 10:18:54
Article de presse Article de presse
27 juin 2015 10:18:30
Invitation cérémonie Invitation cérémonie
27 juin 2015 10:18:04

Articles annexes